31 août 2012

La Miche en son cabanon reçoit un message

Pascaline, dite La Miche ( cliquez sur le libéllé " La Miche" pour retrouver son histoire), a totalement oublié son ancienne vie de recluse sur la colline qu'elle ne quittait que pour vendre ses fromages.

Elle n'est pas seule au cabanon qui surplombe la mer bleue profonde et ses ourlets d'émeraude. Elle a tout son temps et ses économies sous le matelas. Les marches dans les calanques,  les escapades en car au village, les parties de pétanque sous l'allée d'oliviers, les discussions philosophiques avec le chat et maintenant le chatte et sa couvée, elle a de quoi faire.

L'été se termine et elle a oublié même pourquoi elle était là puisqu'être là semble lui suffire.
Ce soir en rentrant par le car de 17h36, elle descend le sentier caillouteux qui mène au portail. Elle a acheté une rascasse et une livre de sardines, elle ne sait pas encore ce qu'elle en fera mais elle sait avec qui elle les partagera. Ils sont déjà autour de ses mollets à roucouler.

En ouvrant le portail elle a une impression vague. Elle avance plus lentement que d'habitude, traverse l'allée de rosiers et contourne le massif de dahlias. Ils penchent la tête, le soleil est encore têtu sur les falaises rouges. 
Bien en vue sous la grosse pierre devant la porte : un papier. Une feuille pliée en quatre. Elle ouvre d'abord la porte pour s'assurer que tout est en ordre. Elle fait le tour de l'unique pièce et constate que, non, personne n'est entré. 
Il n'y a personne, elle en est sûre après avoir marché dans le petit jardin, entre le mur Est et le bout du portail, une cinquantaine de mètres qui ne l'affolent pas, ne lui réservent aucune mauvaise surprise. Alors elle prend la feuille blanche et la déplie calmement, assise sur sa chaise en bois, au dehors, face à la crique.

"Mercredi 17, dans le square, je serai là. Monsieur Pagure m'a donné quelque chose pour vous. Je m'appelle Henri Beaulieu."

Non mais qu'est ce que c'est que cela ? Est-ce que ce n'est pas des drôles de manières ? Et puis quel jour sommes nous ? Elle ne le sait pas du tout. 
Il va falloir déjà redescendre au village et regarder le calendrier de l'épicière. Après on décidera.


26 août 2012

Chamuser

J'ai retrouvé un tout petit carnet


J'ai reçu un joli livre avec des peintures exquises.




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Avec de la gouache et de l'encre je me suis amusée à en reproduire certaines, rapidement, sans filet, genre 10 mns chacune.

Et nous voici avec treize nouveaux amis !

( pour voir plus grand on peut cliquer sur les photos, vous le savez...)



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.Ouh la la en voilà du monde, je crois que ne vais pas pouvoir leur donner chacun un petit nom...







Y en a-t-il un qui vous fait craquer et comment l'appelleriez-vous ?

ah ha c'est difficile hein ? 

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Ils y sont tous ?
Non. Qui ai je oublié ?
Ah le petit bleu...


Et Prune et sa potiche !



Bon, j'espère que je n'ai oublié personne
Treize petits amis, heureusement ils ne vivent pas tous dans la même maison !

Alors ?
Touf ? Kim ?  Plouf ? Akun ? Bébé tigre ? Grou ? Noir poisson ? Tang ? Fleur ? Suma ?



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25 août 2012

Le lendemain du lendemain

Hier ou avant hier, je vous ai montré une petite chose faite avec les restes de palette acrylique

L'acrylique sèche vite et n'est plus utilisable ensuite, quand il m'en reste sur la palette je l'étale donc sur un bout de chose, je me défoule. Parfois je triche, souvent, en rajoutant une touche d'une couleur non disponible, en la sortant d'un tube ou bien ou bien...

Hier ou avant hier on en était là



J'ai eu envie de donner un bon coup dans la fourmilière

Collages, re blanc et violet ( huile), re crayon, et même pastel, blanc.
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Bim bam boum
Elle partira surement dans un courrier celle là . Où ? Je ne sais pas.


.Et hop une photo de P.Alechinsky dans un atelier. Très beau ça.





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23 août 2012

La vache de Tanakia. Se lâcher, se laisser faire, n'écouter que soi.

Elle m'a envoyé une belle carte avec une vache vosgienne.


Je retourne une enveloppe cartonnée, je la vois bien sur un fond carton.
Je fais le croquis au fusain noir. Très plaisant sur ce fond lisse.


Elle est blanche et tachetée de noir, il faudra marquer le blanc.
le blanc, vous êtes au courant maintenant, je ne l'ai qu'en huile. Et je ne veux pas laver des pinceaux à l'essence, je ne veux pas utiliser l'essence.

Donc, on continue : pour la peinture à l'huile, doigts, brindilles sèches et tutti comme ci. Le reste des couleurs à l'acrylique.


Blanc et noir. C'est beau blanc et noir.

Sur la carte : des sapins, un paysage, vert foncé et bleuté au loin.

Je vais vous dire : j'aime pas tant que ça les pinceaux. J'aime les structures, les matières, les grands gestes du poignet à l'épaule, debout.



Y'a pas un p'tit truc à revoir sur le museau ?

Comme ça....par exemple ...




N'écouter que soi. Ne rien écouter. Faire comme ça vient, c'est un mouvement indomptable.


Je crois qu'on peint et dessine comme on est. Exactement comme. Incontrolablement. Sinon, c'est pas la peine. C'est pas la peine de se mettre devant un  miroir si c'est pour ne rien y voir.


Avec les restes de palette et des traces de crayon épais pour esquisse / blanc et noir...et un chouïa d'huile blanche / de zinc et titane, et de violet / cobalt clair



et jaune ensuite


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Mais c'était mieux sans le jaune, non ? Je pensais trop aux nymphéas de Monet.


Pour aimer ce qu'on fait, pour aimer ce qu'on est, il faut se foutre à poil et tout laisser derrière.
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21 août 2012

Chatisfactions. Apprendre de ses erreurs, faire avec nos savoir-faire.

Ah les chats !

Toujours d'après ce calepin joli



Ce sera le troisième, les deux autres furent  nommés "chats tordus"...mais on les aimait quand même
Celui ci au pastel, n'est pas trop tordu.



Tout y était au premier jet d'un soir, en une bonne demie heure.



Finalement le pastel reste un peu "sec" dans ce croquis là. Un peu lisse, peut être parce que je n'ai pas envie de fignoler ? Intéressant de voir ce que donnent les dessins selon les matières choisies pour les couleurs. Le sujet compte beaucoup, les derniers pastels étaient pour des éléphants et ça collait bien.

J'aime bien la gestuelle du pastel, comme du crayon ou du fusain. Je retravaillerai cette technique en atelier ( vivement le début des cours !!).


Et puis aujourd'hui, le chat de Mabes. Elle m'a envoyé cette carte. Magnifique.


Clin d'oeil à mes interrogations sur "le fond" et mes premières foirades, remplissages gâchant toute la magie d'un croquis.

J'ai pris une petite toile carrée. J'avais idée de laisser le fond de la toile blanche tel que, par endroits, afin de faire des ruptures visuelles et de matières. J'ai collé quelques bandes de papiers, issues d'un catalogue de fleurs. J'ai pris la peinture acrylique, pour laquelle je n'ai pas encore de blanc mais au moins j'ai du noir.

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J'aime vraiment beaucoup mêler collages et peintures. je fais des collages depuis trois bonnes années, c'est donc une technique, un matériau qui ne me fait pas peur. C'est un compagnon. Je ne sais pas trop ce qui se passe mais peindre sur du papier collé me donne confiance, me rend plus forte.

On est bizarre.

Je remarque aussi que quand je me lance sur un truc j'ai une ou deux priorités en tête, là c'était le chat blanc, le contraste peinture et toile nue. Je voulais aussi que le chat soit tel que sur la carte, stylisé. Ces priorités    que j'ai en tête, j'arrive à m'y tenir, elles me guident. 

Le reste va comme il peut...Je ne peux me concentrer sur tout. C'est sans doute le manque d'expérience et de technique. C'est intéressant à vivre. Par exemple, je n'ai pas suffisamment "pensé" le papillon, je n'étais pas très sûre de ce que je voulais. J'en suis donc moyennement contente.

Le reste me plait beaucoup et me confirme la jouissance du couple collages+ peinture...
Le blanc est de l'huile, et comme je ne veux pas nettoyer des pinceaux à l'essence ( une des raisons pour lesquelles je laisse tomber cette matière pour le moment), j'ai fait avec un bout de vielle éponge et des brindilles  sèches.





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J'ai su m'arrêter par moments, savoir ce que je voulais laisser tel que, sans y mettre de la couleur, mettre une respiration, des interrogations, comme au dessus de la tête du chat. Je sens une progression en moi. Je suis moins un bébé avec mes pinceaux.

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Enfin, un peu moins un bébé, mais j'adore les bébés, et les dessins d'enfants sont les plus beaux. Cette spontanéité et cette joie sans complexes. C'est là que je veux puiser.

Un jour une amie dont le jeune fils est autiste, m'a dit qu'il ne touchait jamais un crayon, n'avait jamais dessiné. J'en ai été toute remuée. Profondément touchée et remuée, oui. (J'ai travaillé une douzaine d'années avec des tout petits, autrefois).



17 août 2012

Touchée coulée

J'étais un peu présomptueuse, comme quand tu te crois guérie et que tu repars pour une longue marche au soleil qui te coûtera plus que tu ne pensais. Mais il fallait essayer.



.Un croquis léger que j'ai tracé assise sous le parasol, au jardin. Pour la première fois. Je ne sais ce qui m'a fait m'installer là. La chaleur peut être.
Ce croquis m'a coûté. Angoisse et larmes pas loin. J'ai la carte postale sous les yeux, mais je vois très très loin. Cet endroit au bout du golfe d'Ajaccio, nous y allions souvent avec ma mère. Un rituel, un plaisir garanti, une bouffée intense de son émotion qu'elle voulait nous faire partager. Sa présence sur la Terre pourrait se résumer à cet endroit et à nos moments là à attendre béats et silencieux le soleil plonger dans la mer. Solennellement.

Le papier est naturel, artisanal façon buvard. Pâtés, touches, le papier boit mes essais, mes taches de couleurs. Rien ne coule de source.



Mieux vaut choisir des modèles neutres, qui ne nous prennent pas toute l'émotion et nous laissent au sec d'une marée basse. Un peu déconfite. Comme un coucher de soleil jamais venu au rendez-vous.




.Ne te crois pas plus forte que tu ne l'es pas. Tu ne retourneras pas sur l'île maternelle, ni en vrai ni en pinceaux. Laisse couler l'eau.




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15 août 2012

Bleu . Rien que


Du Bleu

Un paréo



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Et avec la touche " points chauds de Picassiette"....

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Matisse avait été à Tahiti et s'était ennuyé. Mais bien des années après, cloué au lit, amoureux des tissus, il s'est souvenu de ceux de là bas.

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