21 sept. 2013

Les fruits défendus ( me laissent faire)

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C'est dommage je ne me souviens plus de son histoire.
Les peintures qui viennent toutes seules après divers chemins sont bourrées d'histoires.

Je sais qu'avant les fruits défendus, il y a eu des recouvrements au pastels, mais de quoi ? Du moche.
Il y a eu une bonne femme moitié canard ou poule, avec des cheveux frisés blancs qui partaient en épaisseur et en vagues. Il y avait aussi beaucoup de bleu.

Ayant travaillé un peu pommes et poires dans un saladier, je décide de leur donner la liberté.
Liberté de couleurs, sortie du saladier, autonomie dans l'espace, déséquilibration.
Oui la déséquilibration c'est un art auquel je m'applique.

Ainsi les fruits défendus n'ont eu en fait aucune résistance. C'est allé tout seul en un tour de doigts. Pastels, encres et huile blanche. Les mélanges interdits, périlleux, e pericolo sporgerssi.
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Le mari d'une amie peint souvent des fruits ou légumes, tant et si bien avec tant de couches de pastels et de matière travaillée en secret que tu ne sais plus exactement de quelle planète ils proviennent. Une planète de poètes, de douceur, de caresses mille fois sur le bois ou le papier. Le geste en somme, est tout ce qui compte.
Pour peindre ne soit pas sage.
Tes pots par exemple, ne les referme pas tous. J'aime laisser sécher l'encre dans de petits godets. Des mélanges comme bleu et rose. Travailler la pellicule de ce petit lait et l'épaisseur grumeleuse qui se fera.

Rêver
Changer de monde
Faire voir ce qu'on ne voit pas
Provoquer ou satisfaire
Se rapprocher de soi de cette impossible histoire
En découdre avec la vie toute et aussi impossible
En des termes qu'on voudrait choisir
Comme finir en beauté





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19 sept. 2013

nature changeante

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Sur le marché ce matin plein de pommes et poires.
Des fruits que j'aime particulièrement
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Voyons voir...




Le soleil derrière les stores
On commence sérieusement

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Puis un peu d'encre, du stylo, du crayon

Puis on regarde de moins en moins le modèle
Et c'est là que ça devient plus jouissif


C'est quoi le "truc" en bas, en dessous de la poire ? m'a demandé l'oeil de lynx de la maison.
Oui, euh, feu la pomme s'en est pris un coup, j'avoue.



Ce que je j'aime dans le travail avec modèle, que ce soit dans la nature, un banc, un arbre, que ce soit dans la maison, un vase, des fleurs, des fruits, ce qui est intéressant c'est la progression à partir d'un premier travail qui copie vaguement. 

Au départ, repérage des ombres et des lignes, des couleurs éventuellement.
C'est comme une empreinte qui se fait dans le corps, un premier signal, un phare dans le brouillard.
Ensuite on peut naviguer, dériver, utiliser les acquis du copiage pour voguer plus loin.





Je prends du temps au début, pour coller au modèle, enfin euh, tenter de grapiller quelques trucs.
Ensuite j'enchaîne à peine dix minutes par croquis, pour le plaisir du geste et d'une liberté qui vient.




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Contente. Pourtant je n'avais pas trop envie de peindre, oui j'avais envie de croquer les fruits, c'est tout.

Demain on prend les mêmes et on recommence, en cadence, vers l'abstrait ?

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12 sept. 2013

ça gratte, ça couine, ça frotte, ça asticote, ça pastel dans l'huile, ça cui cui, ça bizarreries

Phase de grattage jouissive. Jouer avec des matières et mélanger ce qui ne devrait pas se mêler.






Coiffer des cheveux roses avec le manche d'une brosse à dents.
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Griffonner au crayon et au bic sur la peinture





Tenter les pastels secs sur du papier trop sec. Ramener les pastels gras en rescousse et l'huile blanche.
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Faire encore un essai de méli-mélo. 
Rien de beau sauf des morceaux

Transformer le tout le lendemain
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Et puis une carte au courrier inspirée de ce petit bouquet du jardin.




J'aime beaucoup peindre et dessiner les contenants, vases, théières...





J'ai acheté de belles poires et pommes
J'aimerais faire des natures mortes qui se réveillent sur le papier.
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10 sept. 2013

Grand format ( pour moi)

C'est en faisant des essais totalement ratés de peinture à la cuve ( style papier de reliure) que j'ai décidé de faire totalement autre chose : prendre cette grande planche épaisse, carrée, qui a survécu à mon dernier rangement de l'atelier et y faire les zèbres.

"Les zèbres" sont deux zèbres sur une page de magazine de peinture, d'une artiste qui peint à l'encre ( couleurs ocres, gris, blancs, noirs, roux...) des animaux, de manière très réaliste et très belle.
J'ai ça sous le nez depuis huit jours avec l'idée de dessiner.

Je prends ma grande planche et je balance de la colle à papier peints, des pigments, de la gouache, j'étale tout ça à la main. Je pose du noir, ce qui est toujours risqué...et du bleu. Pas mal de bleu. Bref, cela se met en place au hasard de mon esprit assez détendu ce matin là, sûre de moi j'étais.


Sur cette matière qui a de l'épaisseur je décide de figurer les zèbres.
Ce sont les taches d'ocre qui m'ont convaincu qu'un animal trouverait sa place dans cette soupe.
Un des museaux s'installait tout seul.


J'ai peint au pinceau avec la peinture blanche, celle des murs de la maison, je l'utilise pour tout.


J'ai essayé de ne pas foirer les proportions, me lançant sur le vif, sans avoir préparé le dessin avant.
Je voulais quand même que ça ait l'air de deux animaux, qu'on les voie clairement.



J'ai lissé avec les doigts les traces blanches.
Les yeux m'ont donné du fil à retordre, ceux de biais, qu'on voyait le moins, mais qui devaient être présents.




C'est la première fois que je fais un truc correct sur un tel format : 60X60 cms.
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Je dirais que tout s'est fait dans la foulée, naturellement, et en une bonne heure l'essentiel était là.




Il manque un chouïa de foncé sur l'oeil du zèbre de gauche, et un peu de cils sur celui de droite.
Je viens de mettre un peu de pastel. 


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Et voilà.
Ils sont dans la chambre. Ils veillent.

En ce moment je constate que c'est bien le travail de la matière que j'aime, l'épaisseur, par exemple, dans laquelle gratter, lisser, caresser, remodeler.

Je n'utilise pas d'eau. Je prends les matières comme elles sortent des tubes ou des pots, je les épaissis, même, avec colle et pigments. Et j'aimerais introduire d'autres matières. Mais lesquelles ?
C'est aussi pour cela que j'aime le collage mêlé à la peinture.

J'essaierai d'initier cela dans mon atelier du mardi que je reprends en octobre.
Carnet de bord sur :

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