28 juin 2020

Que fait-elle ?


Ce grand papillon orange à points noirs était immobile dans l'allée, c'est pour cela que je l'ai vu.
J'ai donc observé pour la première fois un papillon qui rampait et ne semblait pas pouvoir s'envoler
Il était 19h
Je suis revenue plusieurs fois
Elle ( c'est une femelle) avançait péniblement puis est allée vers la terre, la végétation.

Je me demande ce qu'elle fait
Est-elle entrain de mourir ou quoi d'autre ?
A 20h30 elle a rejoint une tige et s'est posée à la verticale dessus, ses ailes repliées en mode camouflage.

Ce matin elle est au même endroit
J'ai pris les photos et me suis un peu approchée, elle a bougé d'un millimètre.
Je suis repartie

Immobile depuis plus de douze heures. Que fait-elle ?
Est ce normal docteur ?








https://biodiversite-foret.fr/les-especes-2/lepidopteres/tabac-despagne/


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27 juin 2020

La route. Et ainsi c'est






Et ainsi c'est ainsi
Qui l'eut cru
Crute et cuite
Belle le jour Moche les nuits
Crus les matins
Creux les chagrins
Le trou tu dis, est fait pour qu'on se relève
Qu'on y croit encore
Qu'on s'en dore
Et vois-tu ce matin en ne cherchant rien, je me demande pourquoi j'ai ouvert ce placard
J'ai vu une pile de feuilles imprimées dont je n'avais aucun souvenir, aucun
Une centaine de pages d'un manuscrit, un document sur ordinateur,
 un dossier, un, deux et trois, il y a quatre ans
Un roman, bien commencé, puis autre chose qui s'écrit s'interpose, puis des morceaux épars, puis tout ceci ne ressemblait plus à cela, au début, ni au milieu, tout perdu, et abandonné

L'ordinateur qui a tout cela en lui a rendu l'âme durant le confinement
Il faudra que je regarde si j'ai une sauvegarde
Il faudra que je voie si je sauvegarde les choses
Les cris intérieurs, les tentatives, les réussites, les erreurs
Nous avons la force toi et moi
Tu écris encore ?
Tu finalises, tu t'accroches ?
La vie te croche, te moche, te fait son bien, son coup fatal, ses pics en poche ?
Tu écris toi ?
Moi je n'écrivais plus.
Durant des mois
Sont-ce des mois sans moi, sans toi ni moi.
Sont ceux qui nous dévorent ?

Roulent nos routes.
Roule pour moi veux-tu, quand je ne vais plus
Quand j'impasse incapable et ne donne, ne me donne que des baffes

Hier dans mon lit la lumière est éteinte et j'écoute la radio
Ce type, c'est idiot, ce chanteur, cet artiste, ce musicien que j'ai appris à connaître et qui a fait des albums de maître.
Un petit concert à la radio, un retour, une petite salle peu remplie, des masques aux bouches
Du vrai, du direct, des cris de joies, des applaudissements, des émois avec moi aussi comme si j'y étais, tu vois
Et l'émotion soulève, les doutes s'enterrent, la voix les mots, mes larmes du coeur

Un manuscrit oublié, je le prends dans les mains, j'ouvre grands les yeux,
Bon sang, cela se lit bien !
Tiens...
Puis, légère, forte des jours d'épuisements, des plus riens
Je prends mon vélo, j'achète un petit cahier rouge, qui sera "le cahier des angoisses" pour toutes les oublier, toutes je les noterai, pour toutes les écraser

Légère je deménage en bas mon petit atelier, sur la table basse, là où le chaud ne m'empêche pas
et je prends des photos pour toi.

J'ai pris mes billets. Bientôt j'irai voir la mer.






 .

21 juin 2020

Ecoute




C'est un peu mieux, là.
Encore du vent
Ton sourire
C'est un peu mieux, là
Ta patience
Ta force
Un humour revenu
Moi je suis seule mais
C'est un peu mieux, tu vois
Seuls les mots sont ma délivrance
Seuls les mots quand, avec moi, veulent un peu, un peu mieux, là
C'est dimanche
Ne nous oublie pas



20 juin 2020

Ce matin



Ce matin tu me vois
Je fais ce que j'aime énormément faire
Peindre dehors sur des grandes surfaces
Sans préparer, sans réfléchir

La palissade, donc, toute refaite cet hiver,  
attendait ses soins de peau, sa crème de protection et
son habillage de fête

C'est fait
Nous étions bien













.

Dans l'enveloppe m'enveloppe

Ce que j'ai aimé envoyer
Avant l'été
Durant le jour
Durant toujours
Puisque le courrier est mon amour

.








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La Tristesse

Hier, assise sur mon lit, sur le carnet j'écris
J'écris ce que je ne comprends pas
Pas toujours.
Celle là.
 

Qu'est-ce que la tristesse et en a-t-on autant besoin ?

Ecrire ne peut la détruire
Comme un robinet d'eau salée sans bruit
Condamné
Où est la tristesse installée
Sous quel balai
Sous quel pied
Dans quel soulier

Une fois débarrassé d'elle, on a l'air ridicule de l'avoir pleurée
On se cache

Des avoirs aux poignets
On la désarçonne, on l'humilie
Cette comtesse ridicule qui nous tient
Qui reviendra vers nous
Dont je suis la possédée, la protégée
Intrépide ma tristesse
C'est moi la désoeuvrée
C'est elle l'ogresse

Je n'aime pas entendre mes voisins pérorer
Ils ne savent rien
De ce qui m'a dévoré

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14 juin 2020

Toutes les présences nous rappellent

Il faut que je te redise à quel point revoir la série Au Nom du Père, en replay Arte, m'a touché.
Incroyable. C'est comme ça la vie, tu peux lire un livre ou voir un film à un moment, aimer cela, beaucoup, mais quelques années plus tard, tu remets tes yeux dans les lignes, tu donnes ton âme dans des personnages et tu es totalement renversé.
A tel point que les personnages de la série me manquent parfois, maintenant qu'on s'est quittés.
C'est une histoire de famille, de spiritualité, de quête de sens dans l'existence, de bouleversements vitaux et de mort. De la vie après nos morts, par exemple. Un frère, une soeur, par exemple.
Dans cette histoire de vies il y a un père passionné, pasteur, alcoolique à certaines périodes, dragueur, envahissant, tyran et attirant. Il a deux fils avec une femme assez merveilleuse.
Ils essaient de se laisser libres, adultes, aimants, et de tenter des vies, séparés ou pas.
Les enfants se cherchent, luttent, l'un va au Tibet et vit un grand chamboulement. L'autre fut pasteur pour plaire au père, doué il est, mais il change de voie après un traumatisme terrible sur un terrain de guerre. Il est hanté, il a tué sur place, dans une embuscade où tous risquent leurs vies, alors qu'il était le pasteur on lui a demandé de tenir un fusil, d'aider. Il a d'abord vu la mort de près, un soldat s'éteint dans ses bras. Puis il passe à l'action. Jamais il ne s'en remettra, il garde le secret, il s'en étouffe et un jour la vie le quitte. 
La deuxième saison commence là. Je ne l'avais pas vue il y a deux ans. Elle est très forte. J'ai pleuré souvent. Des sanglots du lointain cachés. Renversée au tréfonds. Je crois que ce fut un genre de thérapie après ces semaines étranges et angoissantes de cette vie virussée pour tous, une vie tronquée, un pot sans rebords et sans fond.

Mais je voulais te dire que j'aime le vent. Pas le vent qui renverse tout, plutôt le bruit du vent léger, qui se contient, et qui chahute les arbres, les feuilles. J'ai une amie qui a un très grand pin dans son jardin. Il n'y a pas d'autre arbre aussi grand que celui là dans son beau jardin. Ce pin est sur la partie "devant" celle par laquelle on arrive, depuis la route.
Le vent dans ce grand pin "atlantique" est un joyau. C'est vraiment le bruit de la mer, je pourrais dire. Quand je suis à la table qui est près du pin, je ne fais rien d'autre qu'écouter l'Océan de l'arbre. Je sens presque la mer, pourtant nous sommes en Normandie, à plus de deux heures de la Manche. Cela ne fait rien. Le chant du vent dans les arbres réduit la distance, a sa propre géographie.
Dans mon petit jardin drômois, le vent vient de temps en temps, pas souvent. Je suis protégée par des monts, je vis dans un écrin qui ne subit pas les assauts du mistral. Le mistral vient, mais sans violence, sans tout casser. Comme ce midi. Et dans les molles branches du merisier, ce midi sa mélopée était magnifique, elle me suffit pour m'emmener en bord de mer. Moi qui suit "mer" et qui vit près des montagnes. La vie, tu sais. 
A table, autour d'un doux repas plein de végétaux crus et cuits, de riz avec de la coriandre fraîche et d'un gratin dauphinois dantesque, à table je me suis rassasiée de plaisirs, je ne déjeunais pas chez moi, mais dans un restaurant près de la mer, peu importe laquelle, et il y a avait du vent, une balançoire dans ma tête, le corps est empli de souvenirs vivants.
J'ai alors repensé à l'arbre de mon amie, que je ne verrai pas cette année en juillet comme je le faisais depuis trois ans. On se l'est dit au téléphone, et je lui ai dit que cela me manquerait et ce manque nous a plu, il est bon de le dire, il est bon d'espérer. Ce grand pin et son chant, dont je lui avais parlé dès que j'ai connu sa maison. La félicitant d'avoir préservé un si grand arbre, ce qui devient rare par les temps actuels où l'on coupe, coupe et coupe et cela me fait pleurer.
Pas question, avait-elle répondu à son mari qui voulait couper l'arbre dont les branches frôlent la maison, le toit, les gouttières. Pas question, si on y touche, je pars. C'est qu'elle a un gros carafon. L'Homme a cédé, c'était du sérieux.
 Ce bel être est parti, il y a cinq ans, fidèle malgré tout,  il a laissé et le pin géant et sa femme. Le pin géant, mon amie, et lui, toujours vivants, ensemble, de ces présences dont jamais on ne se sépare.

8 juin 2020

Ranger




( on peut cliquer sur la photo pour mieux voir, puis la flèche en haut à gauche te ramène sur l'article)


Je dois ranger ma chambre.
Par endroits il y a de la lave volcanique restée collée au sol. Une mémoire d'avant.

Le lit est toujours resté à l'abri. Socle unique de mes nuits, à préserver propre, fait, joli. Mon réconfort, même si certaines nuits de tous ces jours passés il m'a réveillée trop tôt et m'a permis de voir le jour remplacer la nuit, des gris, des bleus. Sans compter les heures.
On avait le temps, on ne bossait pas, on n'avait déjà pas un rythme épuisant, mais là c'était encore pire. Et tout était silencieux comme un cimetière déserté.

Ah bon, tu as eu peur ?
-Ben oui.
-Non, pas moi. Pour les autres oui, mais pas pour moi.

- Dis moi je vois que ça a été dur pour toi.
- Ben oui. Est-ce que c'était pas un moment de dingue, jamais vécu depuis notre naissance ? Il y avait la vie à la maison, certes on pouvait y trouver du bon, mais tout le reste ? Le dehors, la vie en société totalement écrasée, mutilée, réduite en miettes. Les gens qui partent bosser la peur au ventre, les soignants non protégés ? Je n'ai cessé de penser aux ressentis et aux conséquences, à la fois au jour le jour, et à ce qui en découlerait ensuite, "après".
Hormis mes plaisirs égoïstes chez moi, seule et à deux, (et avec un voisinage sympa) tout ce que j'ai vécu m'a choquée et ne m'a pas plu. Des cui cui, des joies quotidiennes gagnées à la force des poignets, cherchant chaque jour comment ne pas sombrer, et comment accompagner l'autre qui touche parfois le fond. Humains. Pleins. Humains qui souffrent, qui se débattent avec le sens de leur vie, le sens du collectif, les angoisses de la situation planétaire. Avec le recul, j'aime qu'on ait été hachés menus, c'était bien nous. C'est nous. Inaptes, jamais très calés, envahis d'émotions, brisés, forts de ça.

Je me suis vue terrorisée, idiote, affolée, nerveuse, désagréable, perdue, folle. Merci ma boulangère-épicerie-bio, la première humaine-de-l'extérieur que j'ai rencontrée, qui m'a accueillie et sans mot dire, a partagé son effroi, sa stupeur, ses interrogations avec moi. Quel était ce monde ? Et aussi comment gérer sa boutique ? Comment tenir le choc avec des clients erratiques qu'on ne peut plus anticiper ( des jours vides, des sacs de pains non vendus, puis des gens aux aurores, déboussolés, qui font le plein comme jamais). Douce, calme, et vivante, elle m'a remis debout ce matin là où je me comportais comme jamais je ne m'étais comportée, moi aussi. Tous. Même s'il fut des heureux qui ont trouvé la vie virussée, et ses contraintes, très agréable et facile à vivre, car enfin du temps, enfin une pause, enfin du silence. J'ai eu plusieurs conversations au téléphone avec des personnes non traumatisées par ce qu'ils ont vécu, tout au contraire, plutôt très satisfaits. C'est extraordinaire à entendre. Heureux sois-tu. Tu es prêt pour l'avenir qui va arriver très vite sur nous.

Je dois ranger ma chambre. Ce désordre, resté dans les coins mais très visible, je le fuyais du regard, et maintenant au lieu de me cajoler, il m'étouffe.


Je dois ranger ma chambre, elle est pleine de traces du désordre mental d'avant, de la vie virussée.
Il y a le coin "masques à la main", une petite table bleue pliante, des tissus en bas, des morceaux de tissus en haut, la boite à couture ( petite) ouverte, ça déborde un peu sur l'autre table à côté, juste à côté. J'ai passé des soirées au lit, à coudre à la main des points serrés et des ourlets. Une activité pour me rassembler, me rassurer, un parapluie ouvert en temps de grêle. J'ai fait plein d'essais de masques, avec des draps, des taies d'oreilles, des caleçons. La plupart moches mais mettables si rien d'autre. J'en ai un tiroir-de-secours maintenant. Les moins moches sont accrochés avec les foulards. Ils restent tous dans la chambre. Témoins de mes angoisses. Au rez-de-chaussée les masques faits par de vraies couturières, ceux qu'une amie nous a envoyés ( quelle émotion !), ceux que la pharmacienne nous a vendus au tout début.

Je dois ranger ma chambre et ôter de ma vie ces coins, ces chantiers de vie, d'une période sans nom, à l'arrache de la vie, rétamée.

Je dois  ranger les vêtements sur ma chaise, la chaise devant mon ordinateur portable qui a rendu l'âme dès le déconfinement déclaré. Très drôle.
 Il faut plier, cacher dans les placards, secouer, poser sur les étagères, ne rien perdre, mais remiser.

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5 juin 2020

 Je refais un tour sur mes blogs favoris
Tiens, pourquoi est-ce je m'attarde sur les recettes, hein ? , non mais on se demande

C'est Croukougnouche qui m'a donné envie de tenter les blinis, il y a deux ans, en mettant sa recette sur son blog.
Depuis, je fais des expériences, et invente des recettes approximatives et souvent bonnes

J'ai tout ce qu'il faut pour ces recettes de Cléa...
On ne va pas tarder...


http://www.cleacuisine.fr/blinis-pancakes-crepes/blinis-et-pancakes-mes-recettes-preferees/

pic nic bio


 Je viens de retourner chez Cléa, le blog repère pour moi
Eh bien !!
Mais dites-moi,
ça donne envie non ?

http://www.cleacuisine.fr/lectures-gourmandes/je-mange-bio-meme-en-rando/

Profondément


 Après avoir vu deux fois la première saison
Je regarde la deuxième, de cette série en replay sur Arte.






    
    Au nom du père - Ride Upon the Storm   
    Au nom du père - Ride Upon the Storm - saison 2 Bande-annonce VO






Il y a eu un épisode, le deuxième de la saison 2,  je crois, celui qui finit devant la tombe du fils, son père et sa mère enfin réunis, cet épisode m'a étreint plus que les autres et j'ai beaucoup pleuré.
Cette deuxième saison est un tournant dans l'histoire de ces êtres. La mort a pris sa place, reste à trouver la vie.
Je suis très bouleversée par cette très belle histoire, profonde et bien mise en scène. Les acteurs sont tous extraordinaires.
J'espère que tu l'as vue aussi.

Toutes ces méandres intérieures, ces humains qui essaient par tous les moyens de se rencontrer, exister, puiser, refuser, prendre, tenter, toutes ces méandres font des ronds en moi, tournent, creusent dans mes creux, poussent dans mes fonds et je les aime tous, ces humains, qui sonnent comme du réel, et disent ce qu'on cache souvent.

C'est sans doute à cause du moment présent et de ce que j'en vis après des semaines tourmentées, dans nos vies, nos quotidiens, je ne sais pas. Tournent les moulinettes de nos raisons d'être, de s'aimer, et comment.
Qui sont tes amis, qu'est ce que tu peux donner, qui es tu toi, et comment vas tu te prouver.

1 juin 2020

Dire, écrire

Ce matin à la radio, enfin deux intervenants du monde d'après qui me plaisent et ce qui me plait c'est leur capacité à dire, écrire.

Rien de très commun dans leurs interventions. L'un est philosophe aux chemises blanches, l'autre est metteur en scène et comédien.

L'un analyse et ose dire ce qui l'a traversé émotionnellement et intellectuellement, sur les deux mois passés. Il dit tout ce que je pense aussi. La peur mauvaise mère, les médicaux qui ont pris le pouvoir et ont parlé aussi à tort et travers, alors qu'eux ils le savent, ils savent que le monde médical est autant divisé que bien d'autres castes professionnelles et intellectuelles. Le monde médical n'est pas beau ni rose. Tous se combattent aisément et disent noir quand l'un dit blanc, et tous les laboratoires planétaires, plus riches que les gouvernements, terrorisent et mentent. Le pouvoir, l'égo, et la science qui n'est jamais noire ou blanche non plus, à cause de ce fameux PFH, le Putain de Facteur Humain. Qui fait notre grandeur et fera notre perte.
BHL ce matin décrit sa peur d'une société et d'un gouvernement où, par exemple,  "contre ta santé tu me donnes ta liberté, OK ?"  Il parle de l'humain, du contact, sans lesquels rien ne vaut la vie.

L'autre intervenant a écrit une lettre pour son père, Guy Bedos.
J'écoute ce texte qui m'étreint et je me dis, aussi pour retenir mes larmes, je me dis combien savoir écrire et créer à partir des douleurs, des joies, des émotions qui  nous mettent à terre, combien écrire est un don de l'humain, une chance, un outil fort, fort de nos résurrections.
Je ne saurais sans doute pas écrire une telle lettre pour un aimé décédé mais j'aimerais. Etre artiste est douloureux, angoissant, difficile, oui, les artistes sont sur un fil, toute leur vie, des êtres en recherche et en doutes, quelque soit leur art. Mais ils détiennent ce miracle de nous parler, nous bousculer, nous élever au dessus de la terre molle et dure. Ils nous donnent en vie.

J'ouvre ensuite mon ordinateur pour t'écrire ces mots. Pour me donner du courage.
Auparavant, avant que de m'assoir devant mes phrases, j'ai fait le tour du jardin. Si j'étais en ville, je serais sortie flâner, voir des humains, et boire un café en terrasse. Ce geste qui a tant manqué et que j'aime depuis l'enfance. Combien de terrasses de cafés en famille, à boire et grignoter, combien de terrasses m'ont consolée, m'ont comblée, seule ou avec une amie chère ? Seule pour observer, m'évader, surtout dans les villes aimées. A deux pour se parler, se dire, s'aimer comme ça, se raconter, se retrouver.

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