30 mars 2019

Les zazous

C'est ainsi, les zaoueries naissent dans la couleur, habituellement.
Etant très économe, je tapisse des feuilles blanches, ou pas, je tapisse ce que je trouve sur le bureau bien méli mélo, je tapisse des restes de palettes, j'essuie mes pinceaux. De jours en jours ces feuilles se garnissent, s'étalent les couleurs qui n'ont pas voulu mourir seules ou se jeter bêtement dans l'eau.

Je suis contre le gâchis quel qu'il soit. Les zazous naissent donc du gâchis loupé, du hasard sur papier.
A un moment je regarde une feuille remplie de couleurs et je vois un Zazou qui me regarde. Il a souvent une allure animale ou humain animal ou animal qui ne sait pas où sont ses bras ni son nez.

Je ne sais pas moi-même où sont mes bras et mes nez, mes nichons et mes pieds. Le zazou et moi faisons connivence et je dessine ses formes, des bouts. Ensuite ça se précise ou pas. Mais le zazou ne veut pas être trop transformé, il faut rester sobre avec les zazoueries peinturluesques.

Ainsi est venue la Reine du Printemps


Il ne restait qu'à l'habiller et bien sûr avec des fleurs. Cette féminité elle l'attendait depuis longtemps, les gens lui disaient " Vous êtes un peu bizarre, vous avez aussi du bide...". Vous êtes une femme ou pas ?
Les gens disent n'importe quoi et pire, taisent à vau l'eau, taisent et murmurent et demeurent murés.

La Reine attendait mon auguste patte pour l'emmener danser.

Elle a rejoint une boîte aux lettres et est enfin accueillie dans une famille qui la méritait.

Deux bestioles sont aussi apparues cette semaine. Dans des bouts, des coins, des morceaux de taches, de coups de couleurs, deux bestioles.
D'abord leurs têtes, puis des bouts d'autre chose.


Ils ont accepté d'être un peu maquillés. Feutre par ci, pastel par là, encre au fond, car ce noir mystérieux leur va bien. D'où viennent-ils, personne ne saura.


Ils forment un marque-pages, recto-verso.
Je m'y suis attachée, il fallait vite les envoyer aussi. Ils furent dans la même enveloppe que la Reine du printemps.

Le voyage s'est bien passé. Tout va bien.


Cet article peuplé d'êtres étranges me rappelle une année passée avec une fée Mingigi, au temps des blogs, il y a dix ans.
Nous avions commencé par nous envoyer des collages, la fée est très douée, je les ai tous gardés.
On ne s'est jamais rencontrées. La fée ne souhaitait pas trop, je crois. On aurait pu, mais non, pas de rendez-vous. Elle aimait le secret du net, le théâtre poétique de ses blogs, de ses photos magiques, de sa prairie fleurie.
Au bout de quelques années on a créé un blog pour écrire une histoire magique et zazou ensemble. Un article chacune, à tour de rôle. On s'envoyait une création papier qui initiait l'article du destinataire, faisait l'histoire se dérouler.
Cela n'a pas duré longtemps mais on s'est vachement marrées. No limites, nos zaoueries se répondaient et renchérissaient !

Le personnage central était Escarmouche, dans un pays nommé Tamranète.



Il y a eu des tas d'autres personnages dont La Baronne, Rose, Le Roi de la Gadoue, Un lapin Fou ( carzy rabbit of course), des légendes, des gangsters, un fleuve Taro Magique...

On mettait en scène des objets qu'on photographiait, etc

Quand je relis ce blog je me dis " Quel dommage d'avoir arrêté !"

Mais la fée de la Prairie a changé de vie ( une vie moulte trépidante) et est, aujourd'hui, je l'espère prof de Qi Gong (une passion, une révélation, des années de travail et de formation, dans lesquels elle s'est lancée avec ferveur, heureuse d'avoir trouvé sa voie après plein d'autres expériences).
La fée s'était aussi mise à la peinture, avec des cours, et son talent est incroyable.

Ainsi nos courriers ont cessé, snif.
Faut dire que créer une histoire à deux sur le net demande beaucoup de ténacité et de temps, au delà du plaisir.

Le net est souvent un poison, mais il fut aussi une période très belle de ma vie, à partir de 2008.Via les blogs j'ai rencontré des personnes avec lesquelles je reste liée et que j'ai souvent rencontrées en VRAI. Nous partageons le besoin de créer, écrire, peindre, raconter, se raconter, observer, partager de la joie, des émotions. 


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23 mars 2019

Printemps 2019

Un retour sur ce blog, délaissé depuis que je ne vais plus à l'atelier de l'école d'art, le mardi
Je vais y retourner ponctuellement en avril pour l'intervention d'un graffeur et la préparation-maquette du mur que nous "tagerons", remplirons, façonnerons avant l'été, dans la ville. Ceci dans le cadre du thème de l'année " Street art".

Mes horaires de travail ne me permettent plus de suivre l'atelier de A à Z, mais tout de même à moitié, donc, je vais voir ce que je peux faire.

Des photos des derniers courriers envoyés



Le recto-verso ci dessous, pour la mère d'une amie, qui me connait depuis le collège.
Très âgée maintenant, elle est en maison de retraite 
et intègre la section sécurisée, Cantou, ce week end.

Je sais ce que c'est....




Quelques fleurs dans un courrier, c'est facile, et cela me fait plaisir à moi, au moins.






J'ai retrouvé des tubes d'aquarelle délaissés ( je préfère de loin l'aquarelle en tubes, qui laisse plus de marge de manoeuvre sur la matière ( délavée ou brute). 
Certains tubes sont secs et le bouchon coincé. J'attaque la bête au marteau piqueur ( ciseaux sur le tube) et récupère la couleur directement dans le tube. Avec un pinceau ou un petit bâton, par exemple. 

J'aime bien utiliser des matières usagées, qu'on pourrait croire fichues. Au contraire, j'ai parfois fait mes meilleurs peintures avec elles, comme lorsque je laisse de l'encre sécher à l'air sciemment.
J'aime l'art brut et révéler des matières qu'on croyait perdues.

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