28 mai 2014

Etre ensemble

C'était il y a dix ans mais pour moi cela a commencé en 2002.

Je suis embauchée par une communauté de communes sur une mission de santé publique pour "des personnes en insertion", comme on dit.

Je coordonne un grand groupe, de 80 personnes. Des bénévoles et des salariés, avec des bagages de toutes sortes : responsables associatifs, médecins, psychologues, assistantes sociales, chargés de missions insertion, animateurs, éducateurs....beaucoup de militants et d'utopistes.

Sur les bases d'une longue enquête de santé publique effectuée précédemment auprès de RMistes, nous partons sur l'idée d'ouvrir un lieu d'accueil de jour pour mobiliser l'entraide et lutter contre l'isolement.

Cette enquête, qui partait des lacunes en accès aux soins, est arrivée à des conclusions, issues des paroles des personnes, de ce genre :
" La santé, oui, mais nous on veut avant tout un lieu à nous, sans dossier à remplir. Un endroit où boire un café, discuter, partager des bons plans. Ne pas rester seul à la maison".

L'enquête et les témoignages décrivent des personnes dont certaines ne sont plus sorties de chez elles depuis une année.

Le département finance déjà ce genre de lieu d'accueil, dans plusieurs villes. Nous nous "raccordons" à ce réseau qui a de l'expérience.

Nous prenons des infos, nous nous réunissons pendant des mois en petit groupe consacré à ce projet. Une grande dynamique émerge. Jusqu'à l'écriture du projet. Un projet "culotté", utopiste qui écrit noir sur blanc
"Les contenus ? Nous ne les connaissons pas. Ce sont les personnes accueillies qui feront le lieu et décideront des suites et des actions."
Ce lieu sera ouvert à tous, sans étiquette de "rmistes" ou autre. Vous, moi, pouvons y passer un moment. Une demie heure ou une journée, boire un café, discuter, faire et être ensemble.

Nous délimitons par contre clairement l'encadrement. Une animatrice et une équipe d'accueillants bénévoles stables. Un accueil collectif, partagé. Des collectivités ( département, mairie, communauté de communes, région) qui soutiendront et formeront les accueillants et les accueillis si besoin.



Lundi j'étais conviée au dixième anniversaire.
Le lieu tient bon. L'équipe d'accueillants est toujours la même ! Heureuse équipée.

Le lieu ouvre toujours en journée le lundi avec un repas partagé, cuisiné sur place.
Puis en demies journées.

Trois animatrices se sont succedées. C'est un travail riche et épuisant. Qui demande d'énormes qualités. A la fois d'accueil et de tolérance, à la fois de cadrage et de fermeté, à la fois d'écoute et de guidance de projets. Valoriser les personnes, laisser faire et laisser être, tout en restant vigilant. Faire bouger et offrir une sécurité et de la chaleur, du respect mutuel, de la parole ouverte...Bref, c'est un énorme travail.

J'ai été ravie de voir que "notre bébé" a grandi, est autonome, a une belle vie et qu'autant de gens s'en sont emparés. Bravo !

Quelques photos ? Le lieu est un mini appartement en rez de chaussée au centre ville ( peut être bientôt agrandi !). Une entrée, une pièce et une cuisine mais avec un bonus génial : un beau jardin....!


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Longue vie aux utopistes bien organisés, soutenus et financés !
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24 mai 2014

Manger loin


Emprunté à la médiathèque.

Je sais faire les maki, à ma façon. J'ai longtemps galéré en prenant du riz japonais mais je le collais au plafond. Maintenant je prends du riz thaï, celui de tous les jours. 
N'oubliez pas le vinaigre de riz et le sucre quand le riz est cuit.
Etaler sur la feuille de noki (algue ad hoc)
Mettez de bonnes choses à une extrémité : truite ou saumon fumés, radis, concombre, avocat, poisson cru si votre poissonnier est fiable ou si vous vivez sur une île.
Rouler.
Frigo.
Puis trancher.
Manger avec les doigts
N'oubliez pas le wasabi, genre de moutarde verte en tube à mélanger avec de l'eau, pour pimenter la sauce. Moi je prends de la sauce soja si je n'ai rien de mieux.

A part ça je ne sais rien faire en cuisine japonaise
Même si je m'essaie à l'agar agar, parfois bien, parfois mal.
C'est une algue en poudre qui permet de solidifier des confitures trop coulantes. Qui permet de donner une teneur à des plats qui auront un aspect gelée si vous mettez trop d'agar agar comme moi.

Je mange comme je veux vivre. Diversifiée.
J'aime avoir cinq ou six choses devant moi. Je n'aime pas les assiettes françaises genre un gros morceau de viande et un légume. J'aime que tout soit découpé finement, j'aime manger avec mes doigts et sans couteau, comme en Asie. J'aime grignoter des amandes avec du riz. Je suis dingue de la coriandre fraiche.
Je peux mettre de la menthe dans tout : du cru et du cuit. Je n'ai jamais assez de menthe dans le jardin, cela étonne tout le monde. "Pouah la menthe attention ça envahit !!" Je ne vois pas de quoi on parle.

Petite je pique-niquais sur la plage en Corse avec ma mère. Nous passions au marché acheter des genre de chaussons-beignets de blettes et bruccio. Très poivrés, pas très gras, cuits au four. Enfin, pas très gras, le sac en papier était translucide arrivé à la plage. Oui mais avec tout ce soleil, tu sais !
J'étais terrifiée par les guêpes qui attaquaient nos sandwichs. Il m'a fallu du temps pour piger qu'elles en voulaient après la nourriture et non moi. Il suffisait de lâcher la nourriture et de partir en courant.
Les guêpes s'amusent bien sur la plage en été.

Un jour j'irai sur une plage japonaise. Je ne sais pas ce que j'y grignoterai.

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11 mai 2014

Couleurs dehors

Vacances très productives au jardin !

Les couleurs nous ont pris d'assaut.

Le portail, la petite barrière et la cabane aux oiseaux.




De l'autre côté il est bleu presque turquoise.
J'ai mélangé un "Bleu Bretagne" avec du blanc blanc. Le résultat est très beau, original, lumineux.
On ne peut plus louper la maison quand on tourne à droite après les poubelles !


La petite barrière donne sur un chemin privé, goudronné, qui mène à une ferme où l'on pouvait autrefois acheter oeufs et poulets.

Côté route le centre de la barrière est peint en bleu, puis d'un côté se dégrade pour du vert pomme et de l'autre bord vers du mauve-rose vif. Une seule maison en face. La voisine se dit contente. Au moins ce n'est pas triste...



Pour la cabane j'ai bien aimé faire la porte.
Elle est pourrie en bas. J'ai peint sur la mousse.

Ensuite j'ai eu la main lourde en prolongeant la peinture mais pas de panique.
Je laisse le lierre envahir cette partie à gauche.
dans un an le paysage commencera à être recouvert, ce sera mieux.


Devant j'ai fait un mini zoo



De nouveaux amis !


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7 mai 2014

Transformations. La vie citrouille





Je suis entrain de modifier totalement cette peinture ci dessus.
Je crois que je finirai par découper les deux potiches et faire un collage.

Cet autre vase a commencé comme ça :




Je l'ai pris en photo sous un rai de lumière :


Du coup je l'ai modifié, illuminé.

.Ce matin une dame est venue sous les encres.
Une sorte de grenouille ogresse farfelue

Elle ne mange personne mais pourrait enfanter des idées saugrenues, des princesses d'ivresse, des contes prune et crus.



Il faut que je lui donne un nom.
Lequel ?
Anastasine ? Crêpinette ? Beldegarde ? Hortensine ? Baldenuit ?

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3 mai 2014

derniers envois

Comme je l'ai écrit récemment, il y aurait comme un regain de production au fond de mon atelier !

D'où vient qu'on s'arrête à un moment ? On est pris, le cerveau est pris, l'émotion est prise, emprisonnée ailleurs.
En ce moment c'est le nettoyage de printemps des esprits, la circulation nouvelle des affects.
J'ai vraiment ce sentiment de "nettoyage, lessivage" après un encrassement pénible.

Trèfle de baratin. Voici des collages et une peinturlure qui sont partis au courrier.

Bon sang mais si j'envoie toutes mes productions comment je vais faire pour mon expo dans trente ans ?? Mouhahaha !



La potiche a parlé. Je l'ai frottée et cirée. Cirage transparent et pigments, j'ai collé mes doigts dessus, colle acrylique et pigments et couleurs acrylique et brin de safran marocain.

La potiche s'est retournée. Je l'ai tamisée, je l'ai frotti frotta contre du papier. Elle a bu et bavé.
La potiche a dessiné. Je lai griffonnée à la pointe du bic usagé. Contournée, dégrafé sa chemise. 
Mise en plis, épaissie.

Bref, la potiche est née sur le tour de potier de la peintresse.
Moi qui suis brouillonne je me demande comment je fais pour tenter le rond parfait.
Je n'ai pas de modèle. J'ai des potiches dans ma tête.
Elles sont étrangères et essayent de me parler leur chinoiseries, leur japoniseries.
Elles sont mes ovnis amis. Elles rêvent la nuit le jour, le jour elles tournent encore tordu dans mes pinceaux. Je les peins comme de l'argile sous l'eau.
Le papier était glacé. Il a fini au chaud, recouvert de peaux de bêtes, de constellations, de galaxies en fuite.

J'ai des poteries dans la tête. Céramiques usées, planètes en migration, dérives cosmiques.
Entre nature et minerais. Des algues bleues se mêlent au safran orange et rouge en feu. Le safran est la métamorphose dont on ne saura rien. Une autre lumière arrive pour le transformer. Alchimie du sorcier et de la sorcière.

Les sorcières sont toutes des fées.


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Le chat est pour Louise. Elle laisse sa Minucetta, compagne d'autrefois, en campagne, dans le jardin de la maison d'hiver où il n'y a pas de routes et toujours quelqu'un pour s'en occuper.
Dans la maison d'été Minucetta n'est pas là. La route devant la maison est devenue trop dangereuse.
Je lui envoie un chat. Quand on a dépassé les 90 ans, tous les cadeaux sont bons. Parfois Louise dit qu'elle en a trop. 
Mes cartes sont exposées sur son buffet. Voilà déjà une expo permanente !


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J'aime les amies de mai ( oui les autres aussi...)
Enfin je veux dire, cette amie porte bien son signe astrologique. 
La sensualité, la gourmandise, les dons artistiques variés qui animent des matières.

Elle a même eu droit à un recto-verseau comme moi


Je crois que cette peinture-collage réalisée sur le pouce a démarré la série des potiches en cours.


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