Traversée. Sur le fleuve balancée.
A tes pieds la vie, bouts de bambous tressés, et le courant, au dessous, qui toujours l'emporte.
C'est comme ça, tu sais faire, tu penches la tête d'un côté et aussi de l'autre côté.
Non, on ne peut pas déjà se retourner. On ne peut pas non plus tout ramener.
On se laisse sur place avec nos petits cailloux.
La barque est déjà trop pleine au moment de faire ses bagages.
Tu vas ailleurs, tu vas, tu repeins en blanc ta mémoire.
Tu repenches la tête d'un côté et puis de l'autre côté, et même le corps tout entier.
Plus tard, beaucoup plus tard, quand le temps a coulé, coulé, on peut enfin se retourner.
Ici et ailleurs, tu es des deux côtés.
Légère, petits cailloux, bambous flottés.
Lôlà.
6 commentaires:
j'adore la photo noire et couleur...une photo de la vie du fleuve, en mouvement perpetuel, comme ses riverains , cortège silencieux et besognieux ...
J'aime ce billet ou l'on est bercé par un délicat écrit tout en nous faisant voyager au rytme des photos !
Merci
A++Sacha
Beau matin de mercredi avec vos commentaires...pour ce billet, je l'avoue... qui me tient à coeur, au coeur.
Lôlà
Bonjour les filles, vous nous faites voyager.Très belles photos, bon jeudi
Elle n'est pas croyable cette photo, avec ce bus et ses passagers dedans qui pourraient à tout instant basculer dans la rivière. Est-ce un pont, un bac ? Un peu les deux sans doute .
Merci Marcus de la visite
Tu as raison, un peu des deux.
Cette photo est un bac sur le Mékong au sud du Laos.
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