Voilà, c'est le dernier épisode de l'histoire de La Miche, Pascaline de son vrai nom.
J'ai commencé cette histoire en janvier 2012 grâce à un petit jeu-de mots à inclure dans un texte ou une création- sur le net. Le jeu s'est arrêté en quelques mois mais moi j'avais créé La Miche et je ne pouvais pas la lâcher. En cliquant sur le mot-clé "La Miche", vous pouvez tout relire et découvrir; un jour de gris, un jour où l'ennui rôde et qu'on veut enrober dans une drôle d'histoire à rebondissements.
Elle fut vieille recluse sur sa colline, vendeuse de fromages, tante avec un secret de confection, cet enfant, son neveu, devenu homme. Elle est contactée bizarrement par une lettre de son ancien fiancé, Pagure. Elle doit le retrouver de l'autre côté de l'Atlantique. Elle prendra des bus et se perdra. Puis je la rejoins dans sa cabane au dessus de la mer. Nous sommes maintenant en paquebot pour une joyeuse traversée.
Sur le bateau les passagers sont de bonne humeur. Demain nous arrivons. Pagure sera-t-il au port de Miami où nous faisons halte ?
C'est à 16h30, ne la voyant pas venir pour notre thé dans le salon, que je frappe à la porte de notre cabine. C'est une minute plus tard que je la trouve endormie comme un ange sur son lit, sans respirer. J'appelle le docteur qui voyageait avec nous. En vain. Elle est partie dans son sommeil, avec un sourire au coin des lèvres. J'ai l'impression qu'elle me joue un tour, que demain elle sera là au petit dejeuner.
Cette nuit là je dors dans la salle à manger sur le grand canapé, mais elle ne vient pas. Je me réveille à trois heures, je m'assois sur le pont en plein vent. Je vois le jour se lever sur l'Amérique. Je n'y comprends rien. Sans elle je ne serais pas sur ce bateau. Pourtant j'ai tout laissé derrière moi, comme si moi aussi quelqu'un m'attendrait. Folie.
Pagure est là. Il s'occupe de tout. Il part avec elle l'emmener reposer plus au Nord, là où il reposera un jour avec elle. Etrangement il avait déjà pris des dispositions à cet effet, sûr qu'ils se retrouveraient définitivement. Nous devons nous revoir à San Francisco dans une semaine, son ami Paul m'attend là-bas. Pagure m'installe dans le bus. Deux journées de "road-movie" pour croquer un bout du territoire immense, d'Est en Ouest. Sous le soleil.
Hier je suis arrivée chez Paul. De sa maison on voit la Baie qui scintille et s'agite de voiles blanches. Je vais rester là un bon bout de temps. Paul a 88 ans et sa maison est remplie de peintures. Il est collectionneur et artiste lui même, ancien prof à la fac de Berkeley. En ce moment il travaille sur des toiles géantes faites de voiles usagées qu'il accroche aux murs de son garage. Il cherchait quelqu'un pour l'empêcher de tomber de son escabeau, pinceau en main, pour s'occuper de la maison et lui faire des petits plats si affinités. C'est un très bon début.
Je n'en espérais pas tant.
Tu vois ?
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3 commentaires:
Profite bien de ton séjour face à la baie, ma déménageuse préférée, et laisse Paul peindre de joli toile; montre-les de temps en temps; j'arrive bientôt moi-aussi à la fin de ma courte pointe du grand chantier, sais-tu ce que sont devenus les autres? merci de cette histoire aux fils des mois
"les autres " ? je ne sais pas à qui tu fais allusion. Des personnes ayant démarré le jeu ? J'ai vu que ça capotait sans scrupules, je n'ai plus suivi du tout. Je ne suis plus lectrice chez Mèrecastor.
Je vais aller voir ta courte pointe !
joli visage de cette voyageuse...
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