.Un croquis léger que j'ai tracé assise sous le parasol, au jardin. Pour la première fois. Je ne sais ce qui m'a fait m'installer là. La chaleur peut être.
Ce croquis m'a coûté. Angoisse et larmes pas loin. J'ai la carte postale sous les yeux, mais je vois très très loin. Cet endroit au bout du golfe d'Ajaccio, nous y allions souvent avec ma mère. Un rituel, un plaisir garanti, une bouffée intense de son émotion qu'elle voulait nous faire partager. Sa présence sur la Terre pourrait se résumer à cet endroit et à nos moments là à attendre béats et silencieux le soleil plonger dans la mer. Solennellement.
Le papier est naturel, artisanal façon buvard. Pâtés, touches, le papier boit mes essais, mes taches de couleurs. Rien ne coule de source.
Mieux vaut choisir des modèles neutres, qui ne nous prennent pas toute l'émotion et nous laissent au sec d'une marée basse. Un peu déconfite. Comme un coucher de soleil jamais venu au rendez-vous.
.Ne te crois pas plus forte que tu ne l'es pas. Tu ne retourneras pas sur l'île maternelle, ni en vrai ni en pinceaux. Laisse couler l'eau.
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3 commentaires:
Je cite Catherine : "quand une de vos peintures en vous plait pas, accrochez la dans votre maison, jetez y un oeil quand vous passez, laissez-là rentrer dans votre univers et vous dans le sien. Vous avez sans doute besoin de l'apprivoiser. Ne posez pas de jugement esthétique. laissez la vivre et voyez. Le travail de peinture est aussi un travail d’éducation de l'oeil."
Peu importe que ce soit proche de "ta" réalité ou pas...
Vraissemblablement, les couleurs, les lignes, ls transparences..se manifestent..malgré toi !!
Et peu importe que cette île ressemble ou pas à celle que tu aimais autrefois ! !
Elle est née sous tes pinceaux, avec toi et ? ? ? Malgré toi ???
Moi, j'aime bien.
ce n'est pas la question de ressemblance qui me préoccupe le plus. Mais il manque une ampleur , sans doute celle du souvenir, et c'est bien comme ça pour le moment
merci à vous
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