21 nov. 2010

Les destins croisés



Le goût d'apprendre est pour tout le monde. Finalement, où que l'on soit, je me demande si ce n'est pas cela le moteur d'un autre monde possible, la source de la vie.

Lors de ma première expérience en Asie du Sud-Est, près du Triangle d'Or, au Nord de la Thaïlande, l'association travaillait sur plusieurs domaines d'éducation. La population de groupes éthniques laotiens était destinée à retourner un jour au Laos, retraverser le Mékong dans l'autre sens. Se réinsérer dans un pays qui aurait changé, qui voudrait cadrer ses groupes autrefois anti gouvernementaux, ces chasseurs-cueilleurs sans Nation.
Alors les adultes apprenaient le laotien, langue étrangère pour eux. Dans leurs tribus seule la langue orale prédomine et ce n'est pas la langue nationale. Un problème récurrent partout dans le Monde.


Pour que les femmes puissent aller à l'école, on s'occupait donc de leurs petits. Ensuite, l'association a eu aussi en charge de remettre sur pied l'école primaire et son milliers d'élèves.

Les camps de réfugiés sont sous l'égide de l'UNHCR, le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies. Ils gèrent la logistique de base et l'approvisionnement en nourriture. Vaste programme. Hordes de personnes attendant les camions qui amènent, tel jour le riz, tel jour la volaille, tel jour le poisson, etc...

La vie s'installe. Aucun camp dans le Monde ne se ressemble, je pense. L'association travaillait dans trois camps en Thaïlande, avec chacun sa population issue du Laos et chacun son organisation, son allure. Grand, petit, encerclé de barrières ou pas, petites maisons ou longs baraquements. Là où je travaillais, le camp était encerclé de barbelés sur un terrain plat et poussiéreux. A l'entrée tu montrais tes papiers, ton autorisation de travailler là aux militaires thaïs, des gens qui ne rigolent pas. Mais les réfugiés vivaient correctement sur le plan nutritionnel et sanitaire, comparé à d'autres lieux sur la Terre. Leurs habitations étaient de bois et de tôle, de longues baraques avec des préaux, à partager entre plusieurs familles. Une vingtaine d'associations leur proposaient tout un accompagnement et des formations en éducation, santé, agriculture, compétences techniques et professionnelles...

Régulièrement les Ambassades faisaient halte pour recevoir les demandes d'émigration. Longues files papiers en main pour être reçu dans un bureau étroit, face à un fonctionnaire canadien, australien, américain, suédois, norvégien...Le sésame ? Oui ou non ? Le départ ?

Tous un jour partiraient, quinze ans plus tard. Tous les recalés, ou tous ceux qui ne voulaient plus aller trop loin. Des cars les attendront pour un rapatriement forcé vers le Laos. Retour à la case départ. Sans doute pas avec le grand-père ou le vieil oncle, morts là. Mais retour pour les autres. Aller simple pour les enfants nés au camp qui eux, ne seront jamais américains, canadiens, suédois ou islandais. Jamais.



C'est une chose étrange de cotoyer ces exilés quand tu as toi même quitté ton pays d'origine. Quand tu vogues dans le flou, dans l'inter-langage, l'inter-culture et que tu ne sais pas pour combien d'années tu vivras là. Plus tard, beaucoup plus tard, tu repenses à leurs départs avec cette autre conscience qui est venue s'immiscer en toi.

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3 commentaires:

MARS a dit…

Hello ! juste une p'tit coucou pour te souhaiter à l'avance de tres Bonnes Fêtes !Et un petit truc que je t'avais promis de mettre un jour ici ou autre part !BIZES !
MARS
Ci joint:


AU PRIX DU BARIL










Les rues pissent le sang

Pas trop loin en Orient

Et je hurle Occident

Avec tous les enfants

Des trains maslsains

Grondent sur plein

De rails en faux destins

D’espoirs vains

Pour des tas de possibles

Survies corps nubiles

Prieres d' yeux immobiles

Imolés sur papier bible

D’ici où d’ailleurs
















Pour une croix pour un cœur

Les enfants sont des fleurs

D’où germent dans la peur

Les Futurs en soleil

Des sourires en merveilles

Des bouches sur l’éveil

Ouvertes sans sommeils

Pour oublier qu’ils sont pareils

A ceux qui en vacances

Gâtés pourris là ,dependance

Demandent avec inconvenence

Encor et avec impatience

Une Play Station dernier cri

Prix pour mille vies

Accordés sans envie

Caprice évité, malappris

La soupe est claire

Là bas en tous pays fiers

Et contre quelques manières

On mange: partage pour hier

Et demain car le jour

Dira combien les vautours

Auront en contre et en pour

Laissé en vrac dans une cour

Entassement de bidons



































































En eau moins que bonbons

Des pains rassis et longs

Et poignée de riz pauvre portion

Car un soldat est mort, : un blond

Et il repard en cerceuil de plomb




Sous un ciel bas que l’on confond

Les medailles distribuées son du canon .

Cet enfant là aussi qui dort

Devrait jouer au ballon , la mort

N’est pas difficile et de tous bords

Prend les enfants encor et encor

Car ici ou la bas, une mère blessée

Se tord les mains sans pleurs versés

Trop de temps pour une verité

Trop de gens pour des poignées

Serrées de mains inconnues

Pour la Gloire mal venue

Photo du heros attendue

De ses bouchers si imbus

D’avoir choisi pour les enfants

Des autres des Morts à combatants

Dues dit-on ,par des comandants

Forts, droits , criminels affligeants .

Ici où ailleurs on ferme les yeux

Des enfants au nom d’un vœux




























Qui pour le commun sera dit pieux

Mais surtout et dans tous les lieux

Ici, ailleurs les enfants sont toujours

Les mêmes , ils meurent à la Cause pour

Qu’importe ce qu’elle soit ce jour

Les enfants partout pèsent lourds ,

Au cœur de ceux qui meurent... dé's'Amour.
MARS/MTAU

Anonyme a dit…

DSL! OFFICE a gaché le cado :-(,
en + de niaiserie à comprendre la Bestiole !
BIZES
MARS

Lôlà a dit…

Coucou 4 décembre, me voilà
Mais moi je le trouve dément ton cadeau, le gateau sur ma cerise, Toi tu aimes, tu dis, Tu sais que j'aime comme ça, plein, plein plein et des mots que rien ne retient, des mots sans ficelles ni courte pointes, des mots en sabots, la terre pleine, l'amour libéré qui veut, qui veut, qui veut.
MERCI.