Il faut que je te redise à quel point revoir la série Au Nom du Père, en replay Arte, m'a touché.
Incroyable. C'est comme ça la vie, tu peux lire un livre ou voir un film à un moment, aimer cela, beaucoup, mais quelques années plus tard, tu remets tes yeux dans les lignes, tu donnes ton âme dans des personnages et tu es totalement renversé.
A tel point que les personnages de la série me manquent parfois, maintenant qu'on s'est quittés.
C'est une histoire de famille, de spiritualité, de quête de sens dans l'existence, de bouleversements vitaux et de mort. De la vie après nos morts, par exemple. Un frère, une soeur, par exemple.
Dans cette histoire de vies il y a un père passionné, pasteur, alcoolique à certaines périodes, dragueur, envahissant, tyran et attirant. Il a deux fils avec une femme assez merveilleuse.
Dans cette histoire de vies il y a un père passionné, pasteur, alcoolique à certaines périodes, dragueur, envahissant, tyran et attirant. Il a deux fils avec une femme assez merveilleuse.
Ils essaient de se laisser libres, adultes, aimants, et de tenter des vies, séparés ou pas.
Les enfants se cherchent, luttent, l'un va au Tibet et vit un grand chamboulement. L'autre fut pasteur pour plaire au père, doué il est, mais il change de voie après un traumatisme terrible sur un terrain de guerre. Il est hanté, il a tué sur place, dans une embuscade où tous risquent leurs vies, alors qu'il était le pasteur on lui a demandé de tenir un fusil, d'aider. Il a d'abord vu la mort de près, un soldat s'éteint dans ses bras. Puis il passe à l'action. Jamais il ne s'en remettra, il garde le secret, il s'en étouffe et un jour la vie le quitte.
La deuxième saison commence là. Je ne l'avais pas vue il y a deux ans. Elle est très forte. J'ai pleuré souvent. Des sanglots du lointain cachés. Renversée au tréfonds. Je crois que ce fut un genre de thérapie après ces semaines étranges et angoissantes de cette vie virussée pour tous, une vie tronquée, un pot sans rebords et sans fond.Les enfants se cherchent, luttent, l'un va au Tibet et vit un grand chamboulement. L'autre fut pasteur pour plaire au père, doué il est, mais il change de voie après un traumatisme terrible sur un terrain de guerre. Il est hanté, il a tué sur place, dans une embuscade où tous risquent leurs vies, alors qu'il était le pasteur on lui a demandé de tenir un fusil, d'aider. Il a d'abord vu la mort de près, un soldat s'éteint dans ses bras. Puis il passe à l'action. Jamais il ne s'en remettra, il garde le secret, il s'en étouffe et un jour la vie le quitte.
Mais je voulais te dire que j'aime le vent. Pas le vent qui renverse tout, plutôt le bruit du vent léger, qui se contient, et qui chahute les arbres, les feuilles. J'ai une amie qui a un très grand pin dans son jardin. Il n'y a pas d'autre arbre aussi grand que celui là dans son beau jardin. Ce pin est sur la partie "devant" celle par laquelle on arrive, depuis la route.
Le vent dans ce grand pin "atlantique" est un joyau. C'est vraiment le bruit de la mer, je pourrais dire. Quand je suis à la table qui est près du pin, je ne fais rien d'autre qu'écouter l'Océan de l'arbre. Je sens presque la mer, pourtant nous sommes en Normandie, à plus de deux heures de la Manche. Cela ne fait rien. Le chant du vent dans les arbres réduit la distance, a sa propre géographie.
Dans mon petit jardin drômois, le vent vient de temps en temps, pas souvent. Je suis protégée par des monts, je vis dans un écrin qui ne subit pas les assauts du mistral. Le mistral vient, mais sans violence, sans tout casser. Comme ce midi. Et dans les molles branches du merisier, ce midi sa mélopée était magnifique, elle me suffit pour m'emmener en bord de mer. Moi qui suit "mer" et qui vit près des montagnes. La vie, tu sais.
A table, autour d'un doux repas plein de végétaux crus et cuits, de riz avec de la coriandre fraîche et d'un gratin dauphinois dantesque, à table je me suis rassasiée de plaisirs, je ne déjeunais pas chez moi, mais dans un restaurant près de la mer, peu importe laquelle, et il y a avait du vent, une balançoire dans ma tête, le corps est empli de souvenirs vivants.
J'ai alors repensé à l'arbre de mon amie, que je ne verrai pas cette année en juillet comme je le faisais depuis trois ans. On se l'est dit au téléphone, et je lui ai dit que cela me manquerait et ce manque nous a plu, il est bon de le dire, il est bon d'espérer. Ce grand pin et son chant, dont je lui avais parlé dès que j'ai connu sa maison. La félicitant d'avoir préservé un si grand arbre, ce qui devient rare par les temps actuels où l'on coupe, coupe et coupe et cela me fait pleurer.
Pas question, avait-elle répondu à son mari qui voulait couper l'arbre dont les branches frôlent la maison, le toit, les gouttières. Pas question, si on y touche, je pars. C'est qu'elle a un gros carafon. L'Homme a cédé, c'était du sérieux.
Ce bel être est parti, il y a cinq ans, fidèle malgré tout, il a laissé et le pin géant et sa femme. Le pin géant, mon amie, et lui, toujours vivants, ensemble, de ces présences dont jamais on ne se sépare.
Ce bel être est parti, il y a cinq ans, fidèle malgré tout, il a laissé et le pin géant et sa femme. Le pin géant, mon amie, et lui, toujours vivants, ensemble, de ces présences dont jamais on ne se sépare.
2 commentaires:
Il faudra alors que je re regarde. Avec la saison 1 aussi. Les histoires de vent dans les arbres, c’est la vie qui respire.
Merci de ton passage et de ton commentaire.
Le vent et les arbres , les arbres et le vent. Et nous dessous, contents
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