2 janv. 2019

Postées

Postées Posti postita posta pasta pista postera

Je ne sais pas pour vous, ou pour le monde entier, mais les courriers en décembre ben non.
Jamais eu une boîte aussi vide.
Une exception le jour de Noël.  Mémorable.
Tout le monde ( entier ?) sait que je ne fête pas Noël alors se tait.
Mes milliers d'amis du monde entier et à moitié, vont sûrement se ruer sur leurs timbres pour m'envoyer quelque chose en janvier.
C'est sûr.
Non, peut être que cela finira par arriver, plus de Poste, plus de courriers écrits àvé les doigts.
La mort, quoi.

Rien à voir, mais avant hier nous parlions des années.
Comme 2020, bon, ça passe encore
Et à la radio, on entend que les bébés qui naissent verront 2102, sans doute.
Alors là, non.
On a fait un effort pour accepter 2000, ce n'était guère raisonnable.
2010, on s'y est fait.
2020, je veux bien, cela me fera 60 ans et je suis contente de les avoir ( de toute façon on ne peut plus reculer).
2030, une limite est atteinte dans mon cerveau. Il n'est pas envisageable d'y penser comme ça, à cru.
2050, faut pas déconner.
La suite on s'arrête, on sait où ça mène.
Donc, on parlait de ces chiffres du siècle quand j'ai dit "Une seule chose que j'aimerais tellement voir de mon vivant ce serait l'arrivée d'extra terrestres". Des entités venues de très loin, seules capables de nous empêcher de foutre en l'air la Terre, qui y est déjà pas mal, en l'air.
Oui, ça je voudrais bien, beaucoup. J'ai vécu avec un père raide dingue de science fiction, une double peau dans la maison, l'idée d'une vie dans d'autres galaxies, mon père exultait à cette idée. Moi aussi.
Y'a pas de raison qu'on soit les seuls capables de faire des conneries, de détruire ce qu'on a de plus précieux et de s'aimer à tire larigot.

Tout cela pour dire qu'on a encore posté des courriers. Une autre double peau familiale aussi. Les cartons de courriers, les lettres hebdomadaires à l'encre verte du père, lettres à son père. Récompensées en retour par les lettres du père à son fils.  Chaque semaine, sans aucun écart accepté. Les pépites. Entre Rouen où nous vivions et Paris où vivait mon grand-père, ça circulait les mots, les phrases, les pages de grand papier à lettres, blanc, uni, les enveloppes fermées avec les lèvres, les longues mains du père, la sortie dehors sur la place, pour mettre dans la boîte, c'était Noël tous les dimanches.

J'aime me souvenir de moi, sage et obéissante comme je l'ai été durant mes douze premières années. Quand l'enfant aime ses parents, les suit, les accompagne partout et enregistre chaque mouvement, chaque choix, chaque action. Ce matériau qui mûrit, immortel, vous pétrit lentement et sûrement. Comme ces heures en librairie-papeterie avec mon père, en bas de l'immeuble, sur cette jolie place animée de nombreux commerces. Silencieux tous les deux. Fouinant, écoutant, ouvrant mes yeux comme des soucoupes volantes, humant le papier, touchant, découvrant, embarquée sur une planète planante. Coupés de l'extérieur. On ressortait avec des beaux sacs en plastique plein. Promesses.


Ci dessous des photos de quelques unes des cartes fagotées, déchirées, collées, re re collées, bagarrées, bizarrées, encrées et pastelisées, qui trouveront des âmes simples et indulgentes pour les accepter en leurs maisons.


Le rêve

















Le vase de nulle part


Le fauteuil où tout est possible
























La maison qu'on aime




 La forêt bleue
























L'endroit où tu te caches
Les 3 reines


La belle Oiseau
 Le conquérant

Le canapé du magicien



Tous les oiseaux sont inspirés des Désailés deViolaine Fayolle




























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