Dans un petit bois, qui monte en palier. Comme une pièce entre deux champs. On ne sait où il va. Il s'arrête en hauteur, dans un jardin, je crois.
Presque tout en haut je vois ce tronc noueux, un petit accordéon, il est tout doux et lisse et dressé, sec pas encore mort peut être puisque les arbres mettent longtemps à mourir, à se déssecher, à être inutile à l'éco- système. Il tient bien debout. Je le veux.
Je tire un peu sur ses racines molles et ternes qui ne racinent plus guère.
Cela craque un peu mais il vient.
Il est très léger, dans la paume il caresse.
Il fait beau dehors. Je le peins. En pensant aux aborigènes lointains sur les terres rouges et oranges.
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Je pense à la naissance et aux racines frêles
Je pense à la mort en renaissance dans les cieux inconnus.
Je finis par le rayer de blanc, par étapes.
Des étapes de vivre. Des marches.
Il se laisse faire et est beau.
Je le monte dans la chambre.
Il s'installe mollement, un peu fier, entre les étagères de bric et de broc.
De livres et bijoux et peintures et objets.
Je n'en ai pas beaucoup, j'ai beaucoup donné, jeté, je ne veux plus de babioles.
Je ne voulais plus.
Je l'aime, il embrasse l'air autour, il signale les objets, il grimpe vers le plafond.
Il se tortille. Oui, c'est un beau bout de bois.
J'en étais tombée amoureuse. Il me le fallait avec moi.
Tout en haut le style est différent. On touche les nuages puis le coeur.
Je le garderai toute ma vie.
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