28 juin 2013

Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres

Depuis avril je suis sur un petit fil. J'ai laissé l'atelier au village où j'apprenais pour moi et seul le projet de l'expo de l'atelier créatif-collectif que j'ai animé à la maison citoyenne me tenait. Très fort.
Une année de peinture d'un mai à un autre mai.

Et juin, une fois l'expo posée, me laissait pendue au fil, dépecée, mal répertoriée, bancale. Quels étaient ces pots de peintures et de pigments chez moi ? Qui étaient-ils avec moi ? Je pataugeais de ci de là.

Juin m'emmenât vers l'Ouest et quand je revins, non, je savais, oui, que peindre peindre tout seul, non. Que j'allais retourner, un jour sans doute, vers les premiers amours. Et recoller. Des bouts de papiers, des cartes à envoyer.

En mai je retrouve une revenante, je croyais qu'elle avait laissé son blog. Deux ou trois années auparavant nous avions connecté et fabriqué ensemble. Des poupées tricotées, en l'occurrence, mais bien plus aussi. Court mais intense. Je m'en souviens très bien. Je l'appelais Tempé, tempérance. Une occitane aux mains d'or, elle sait tout faire, elle aime apprendre sans cesse, c'est ce que je ressens.
Je revois ses collages , je les trouve beaux. Je ne sais pas du tout coller comme cela. Je lui dis aussi que j'ai tenté la peinture sur collages et que je vais recommencer car c'est très imprévisible et jouissif.

Tout à l'heure je récupère des peintures, des taches, des couleurs mêlées sur des papiers et je décide de faire des collages dessus. Je colle et je complète au pastel. J'adore le pastel, l'avais-je oublié ?

Je pose aussi des restes de peintures de cette semaine, encre et pigment, dans un petit bocal, attendent. Je lisse et joue avec les doigts, colle, peinture, mixtures, je façonne. Tout se transforme. Et tout au fond de moi une grande porte se délie, s'envole, une immense délivrance, de la joie.

Oui, c'est vraiment cela que je veux faire et que j'aime vraiment. Aujourd'hui je sais à quoi je vais passer mon été et vers quoi je veux aller. Mêler les matières c'est ce dont j'ai besoin.

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7 commentaires:

M. a dit…

Outch ! Touchée. Tu es très sensible et attentionnée. La vie m'a plutôt habituée à porter qu'à être soutenue : merci, c'est bien bon. Il faut que je perde cette sale manie de disparaître d'un monde sans prévenir et sans expliquer ; je blesse les gens en faisant ça. J'oublie que les autres n'ont pas forcément la même perception temporelle que moi. A partir de cet instant, je m'applique.

Sans transition... ta troisième illustration me laisse pantoise. Il y a des effets de matières qui donnent envie de toucher, des profondeurs ; tu arrives à mêler le végétal, le minéral, l'abstraction de la Pensée, la verbalisation. Comment tu fais ça ?!

Tu pourrais, un jour, prendre le temps de photographier les étapes de ton travail dans le mélange collage-peinture ? Comment tu sélectionnes tes sujets de papier ? Comment tu les disposes ? Qu'est-ce qui te guide dans les choix de couleurs ? Tu es impulsive dans l'application de la peinture ou tu penses ton sujet ?
Tu as peut-être déjà décortiqué tout ça quelque part...

patchcath a dit…

Encore un collage peint qui nous regarde! Superbes tes couleurs

L;-) a dit…

Bonjour à vous
Je n'ai rien retouché au premier collage-peinture (rose/jaune, etc)

mais l'autre a évolué, cf prochain billet

Ah ah tiens mais j'essaie de photographier les étapes, en général
par contre pour les collages il faudrait que ce soit quelqu'un qui me photographie
je vais très vite quand je colle dans un état de transe ou d'urgence et souvent en pensant à quelqu'un. OU a un sentiment.
Puis, en fait, je ne réflechis pas. Comme je ne veux pas que le collage soit explicite, dise un message clair, mais soit un matériau au même titre qu'un autre ( peinture, crayon, pastel....) je fais sans savoir où je vais . La peinture s'ajoute comme pour contourner, formuler autrement, caresser ou effacer. le pastel rehausse, je crois.
J'utilise aussi des papiers que j'ai peint, très colorés, et cela donne bcp de mystère et de variétés de ressentis.
j'ai aussi fait des peintures sur des collages de papiers journal japonais, chinois mais finalement j'avais presque tout recouvert mais cela n'a pas d'importance. Une artiste locale fait des choses merveilleuses en ne cessant de superposer des couches...tant qu'on croit que ce sont des émaux, au final. ( elle fait des petits modèles, visages et paysages oniriques...merveilleux)

L;-) a dit…

"mêler le végétal"
non pour l'instant je ne travaille pas avec du végétal
par contre j'utilise beaucoup les photos de fleurs et plantes...comme tout le monde, je pense...

M. a dit…

Et voilà ! Je t'avais fait un roman et d'un coup, plaf ! L'ordi a décidé que j'avais trop traîné, surement... il a brusquement changé de page.

Je te disais que je m'étais mal exprimée : quand je parlais de mêler le végétal, je pensais aux photographies de végétaux...
Et puis, j'avais tenté une lente réflexion, vaguement béate sous la chaleur assommante, à l'ombre de la tonnelle. Je réfléchissais en ta compagnie au fait qu'en ce qui me concerne, rien n'est impulsif, chez moi. Tout ce que je fais semble guidé par la pensée, bien que je ne me sente pas bridée. Quand je démarre un collage : j'attrape un magazine, j'en découpe une dizaine de morceaux et je me dis "Bon. Qu'est-ce que je peux faire avec ça ?" Il s'en dégage assez vite une idée que je vais développer. Et en général, ça devient the fameux message bien explicite que tu t'appliques à éviter ! Lol

Merci pour tes précisions. Maintenant, je te "vois" dans ton atelier. :)

La tortue légère a dit…

je vois oui. En fait c'est assez curieux mais je suis incapable de faire des collages comme tu le fais. Je suis assez difficile aussi, il est rare que je les aime, surtout quand ils se prennent pour le nombril du monde et se la joue mais les tiens ont une grande poésie, pas d'esbrouffe, une sincérité et de la lumière. Bravo

M. a dit…

Merci... Je suis surprise de ce que tu dis, je n'ai pas conscience de ça. Je ne suis pas du tout issue du milieu artistique, des connaissances très superficielles et n'ai aucune prétention dans le domaine. C'est peut-être justement l'absence d'influences qui me permet de rester au plus près... de l'intérieur, j'ai envie de dire.
C'est, je crois, ce qui me plaît dans ton travail quand tu peins les visages : tu ne montres pas la texture mais l'intérieur des gens. Il s'en dégage un style bien à toi.