2 avr. 2013

bon alors on en est où ?

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Je vous ai laissé là avec cette planche étroite, c'était il y a deux jours je crois.


Quoi depuis ? me dites-vous.

Je ne sais qu'en dire, si : je sais que ce fut un très bon exercice. 
Peut être est-ce ce qu'il faut dire de la vie, tout simplement et on n'aurait pas perdu son temps.

Votre vie ? Un bon exercice, j'ai tant appris, merci.

J'étais partie sur un format pas facile, très étroit tout en longueur, je suis tentée par ce format depuis une expérience collage-peinture sur bande de papier. Mais là c'était du long long long
Au final, je dirais que la partie visage a du bon mais en dessous, à partir du menton j'ai eu du mal. Il n'y a guère de vision d'ensemble. Rappelons, pour ma défense, que j'avais juste une photo d'un bronze de Giacometti sous les yeux. Rien à voir avec une planche d'armoire.


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Peindre sur des papiers collés sur le bois, c'est génial.
S'amuser entre les pigments, l'huile de lin et la colle et la peinture acrylique, fabriquer des couleurs, c'est génial.











Un format pas facile à équilibrer. Très instructif, donc. 
Je n'avais pas conçu le truc clairement, seul le visage est apparu, cela ne suffit pas, surtout pas dans ce cas là.

Beaucoup d'idées me sont venues. Des envies de motifs, d'imprimés, comme du tissu (pour une autre fois). 

Je ne savais plus comment articuler le visage qui était lui même cadré serré.




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Un menton, deux mentons, deux moutons, "C'est une chèvre" m'a -t-il dit en passant par là.
OUH la la !
C'est super d'avoir quelqu'un , un oeil très différent du mien, qui a un regard toujours étonnant, et souvent juste.
Paf.

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.Moralité : sortez la scie et coupez moi cette planche en son milieu


J'ai réussi à faire du moche dans tout le tiers en bas. 

C'est très curieux. Je n'ai jamais pu rattraper ce bas du visage, autant jusqu'à la bouche rien ne me manquait dans ma tête, autant ensuite l'espace me manquait, la perspective, je cherchais un cou, je ne trouvais plus de menton, je rêvais d'épaules et même d'oreilles impossibles.

Je voulais tenter, j'ai. Je voulais aussi peindre sur papiers collés sur bois. Done.

Comment se construit un totem ? Je me suis dit :  tu aurais dû partir sur autre chose. En découpes du haut en bas, avec motifs divers et variés ?

J'ai fait des ronds avec de l'encre blanche, rêvant encore de motifs de tissus. Et alors je me suis souvenue de ces deux grandes vitres peintes dans un appartement. J'avais oublié. Pourtant c'est tellement important.

Nous nous installions dans ce vieux Lyon et cet ancien local de canut très haut de plafond ( les métiers à tisser). J'avais passé deux jours à faire des ronds orangés et blancs sur la fenêtre de la cuisine. Je pensais à Klimt. Le résultat fut réussi. C'était il y a presque 20 ans. J'ai le droit d'avoir oublié, cela m'a pris si longtemps. 
Il était celui sans lequel je ne pouvais vivre. Il fut celui sans lequel il me fallut survivre. Loin de cette cuisine que je quittai un jour, avec tous les murs de là, alors que je ne le voulais pas. 

J'avais oublié les peintures et tous ces petits ronds blancs et oranges transparents très délicats là où j'avais posé tout mon amour. 
Il y a 48 h je me vois refaire des petits ronds et enfin me souvenir. Peut être était-ce cela la seule raison pour moi, que je ne savais pas, de tenter ce visage sur une planche étroite, trop étroite, tu vois. Je ne le savais pas.
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1 commentaire:

Théa a dit…

Je le trouve bien ton portrait, je pense aussi à un totem, à un masque, il est joyeux et les petits ronds blancs le finissent bien.