A. change de métier. C'est vrai que les boulots artistiques ne mettent pas de beurre sur les épinards.
C'était donc la dernière séance hier avec elle.
On ne s'est rencontrées qu'en octobre mais j'ai beaucoup progressé et appris, à la fois sur ce que je fais mais aussi sur les autres, sur le comment être avec des personnes entrain de peindre dans la même pièce que vous. Que dire et ne pas dire, quelle attitude avoir ? etc. Chapeau A.
C'est S. qui sera avec nous maintenant.
A. accompagne certaines personnes dans l'atelier depuis douze ans. Une vraie thérapie mutuelle, un vrai lien sensible. Un passage donc, pour tous.
Hier j'avais amené un bouquin pour enfant avec de joyeuses illustrations de bonobos. Je veux dessiner des singes.
J'ai fait direct à l'encre. Il faut dire qu'il y a des pinceaux fins au tracé doux et précis à l'atelier, il m'en faudrait des pareils.
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Dessiner des singes est absolument jouissif. Je me suis bidonnée toute seule sur ma feuille, faut dire que ceux-ci sont des antidépresseurs sur pattes.
En bref un singe ça a un cul rond, c'est cambré. Ca a de longs bras qui trainent, une bouille avec du blanc autour des yeux et un museau avec un gros pif. Et ça mange des bananes.
Croquer direct au pinceau et encre c'est vraiment ce que j'aime. Ca me traverse tout seul, je n'ai aucune appréhension dans les traits qui doivent dire tout de suite avec peu. L'encre est mon amie. Ses effets de couleurs, sa fluidité, sa capacité à teinter tout de suite le papier et c'est foutu, ou à se faire plus légère si diluée.
Ensuite j'ai trouvé une photo africaine pleine d'ombres et lumières.
Toujours avec l'encre : sépia, jaune, blanc, noir. Mon quatro gagnant du moment ( utilisé pour le bouquet la semaine dernière).
Alors là je vais vous dire je suis contente des pieds. Il y a un mois j'ai peint une africaine aussi et j'ai galéré sur les pieds. A. m'avait aidé à comprendre les perspectives, les positionnements. Les pieds c'est vraiment le truc où s'arracher les cheveux quand tu débutes. Ca s'apprend.
Je suis contente aussi du visage, même s'il est enfantin alors que le modèle est adulte. Je ne sais pas faire les visages, j'appréhende. Y'a de quoi redire mais c'est correct. J'ai essayé de travailler ombres et lumières.
"Pas besoin d'en faire plus. Pour un carnet de voyages on s'arrêterait là c'est parfait." Voilà ce que j'aime : qu'on me dise où m'arrêter. Qu'on me dise de regarder.
Parce que dans le feu de l'action, le novice court comme la gazelle vers sa perte : il ne voit pas ce qu'il fait.
Il court et a déjà dépassé l'étang où s'abreuver. Il a déjà trop colorié, trop rempli, pas laissé venir les choses. Une peinture ou un dessin, c'est une magie, un équilibre. A un moment tout s'éclaire et parle, si tu ne le vois pas, tu risques de perdre cette fragilité parfaite.
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Pour finir ma palette d'encres j'ai peint cette tasse, sur ce papier peint qui "boit", mais c'est fun.
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Pour cette dernière séance avec A. j'avais fait des biscuits qui étaient bien bons.
Sans gluten et sans laitages ni beurre ni etc...
Recette ?
Biscuits Coco-cacahouètes c'est chouette disent les bonobos !
Dans une casserole fondent doucement
2 cuill soupe purée de cacahouètes
" " purée d'amandes
3 " " miel
3 " huile d'olive
Encore tièdes ces éléments liquides viendront rejoindre les secs
250 gr de 3 ou 4 farines mélangées ( de de riz, de sarrasin, de chataignes, fécule pomme de terre, de coco, etc)
1 cuil à café bicarbonate de sodium
vanille
figues sèches en morceaux petits ou pâte de figues égrénée
noix de coco à volonté
On ajoute un oeuf, éventuellement
On patouille avec les mains et on mouille d'eau tiède si besoin pour amalgamer
On fait un, ou deux, rouleau qu'on laisse reposer au frigo une bonne heure
On tranchera en petites rondelles qu'on saupoudre de coco et HOP au four sur la plaque !
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