7 oct. 2012

On en est là

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Ce matin la rose rouge est ouverte sur le rebord de la fenêtre de mon atelier-bureau. Ce sont des roses de gitanes. Veloutées extraordinaires.


Je prends en photo ce que j'ai fait hier. Mes premiers essais au couteau et huile. Les couteaux tu les essuies, point n'est besoin d'essence pour nettoyer comme avec les pinceaux. 

J'ai pris une vieille carte postale. Des bambous. J'aurais dû la prendre en photo car je ne sais plus du tout maintenant ce qui est du dessous ou du dessus.

Parce que dessus j'ai mis un vrai bazar que j'ai gratté une dizaine de fois.



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J'ai mis du blanc, tout recouvert. Puis un poil de jaune. Puis un peu de vert et aussi du vert pigment. C'était pas mal. Je travaillais en vertical, pas en horizontal comme là.

J'ai tracé des lignes, un peu reconstitué des formes de bambous. Ca n'allait plus.

J'ai mis du fuschia, du bleu. J'ai tout recouvert et gardé des places noires. Ca ne ressemblait à rien. J'ai remis du blanc c'était sans intérêt.

J'ai gratté, gratté, enlevé la peinture à l'huile. Avec les patés enlevés j'ai fait une autre peinture sur une petite page de livre ( fond déjà noir).




En pensant aux vagues et à l'écume.

Un peu plus tard je suis revenue sur ma carte transformée qui ne ressemblait à rien de rien. J'ai gratté encore mais dans l'autre sens, horizontal. J'ai mis du pastel noir. Que j'ai ensuite essuyé, balayé avec un chiffon papier.



Et ça m'a plu comme ça.
Je ne sais pas à quoi je pense. A de la buée au travers d'une vitre de train, par exemple.

Cette carte c'est une amie qui me l'a envoyée il y a longtemps. Depuis elle n'a plus voulu être mon amie. C'est une souffrance. Il y a cette idée de recycler la peine, de l'embuer, d'adoucir et révéler aussi ce qui reste. Comme un filtre à souvenirs. Les bambous en dessous, même si je les ai complètement occultés au début, m'ont imprimé le mouvement de lignes verticales.

Avec le couteau, faire des strates est agréable. Racler, faire des escaliers qui dérapent, être volontairement imprécis, laisser le geste faire sa marque.

Pour la peinture en cours depuis trois jours, j'en suis là.



 J'ai rajouté du pastel blanc par bribes. Je ne sais pas si je dois foncer plus, ailleurs...Sur la photo j'ai flouté et foncé chouïa aussi. Les couleurs sur cette photo sont aussi plus vives, un peu flashy même ?, qu'en vrai.

Ca me plait. Comment raviver à ce point des couleurs sur un travail au pastel ?



Je verrai demain en atelier ce qu'on en dit.

J'ai travaillé tous les jours quelque chose depuis le début des cours le 1er octobre. Je suis arrivée à reprendre une peinture entamée sans tout gâcher, ce qui est un exploit pour moi. J'en suis contente.
Ces trois peintures sont aussi réalisées sans "modèle" devant moi. J'ai des "modèles", des guides en tête, car je pense beaucoup à la peinture japonaise en ce moment, mais je n'ai pas pris appui sur une oeuvre en particulier.
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Je réalise que (sans doute parce que je ne sais pas encore travailler le fond d'un tableau) je me sens plus libre et plus inspirée parfois,  quand je prends un support non vierge. Comme une page de livre, un collage que j'aurais fait, une vieille carte reçue, etc. J'ai alors le sentiment de lier quelque chose, de poser ma petite graine dans une histoire déjà en cours, de m'associer à un mouvement. C'est moins intimidant, je crois.
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