18 avr. 2012

je me rends

Je capitule, j'avoue, je cesse de faire la têtue, je me rends : le soleil c'est tout.

Quatre jours sans sortir, accablée par un déluge tenace tout autour de moi. Plus de vision, une terre détrempée, le froid, la pluie, sous toutes ses formes, du crachin à la neige fondue. Elle m'a eue. 

Le soleil revenu hier. Il m'a. Il a mon moral entre ses mains, mon salaud. Je suis cuite. Je ne fanfaronnerai plus en me croyant capable. J'ai vécu presque vingt ans en Normandie mais je crois que je ne pourrais plus." je crois" ?? Non, c'est foutu, c'est sûr, oui.

C'est déjà ce que je pensais au moment de chercher une maison l'année dernière. J'ai remisé mes envies bretonnes, capitulant devant quatorze années drômoises et les dix précédentes entre Asie et nulle part. Je ne suis plus apte à m'exiler sous la pluie, le gris me casse la baraque.

Trop de lumières ici, la lumière drômoise c'est une fée et un vampire qui te suçe toute avidité d'aller ailleurs. Tu te sens sombre et dans l'ombre dès que tu pars. C'est une lumière chatoyante, bouleversante, que je n'ai connu aussi vivace nulle part. Je suis eue. Pour le moment, je me rends. 

Je suis en période de réadaptation depuis juin 2011. J'ai quitté la vallée du rhône, son mistral cruel mais ses cieux de peintre pour revenir dans un village près des montagnes,  où j'avais vécu durant huit ans. La pluie n'existe pas près du Rhône drômois, pas la vraie pluie. Quatre fois l'an, maximum, elle tombe sérieusement et on l'adore. Le reste du temps, elle a à peine l'occasion de nous rendre visite, jamais froide, et la voilà déjà remplacée par le soleil et le ciel bleu.

Ici, proche à nouveau du Vercors, malgré les petits vingt kilomètres de distance, tout est autrement. C'est l'humide que je retrouve (adieu la canicule dans l'appartement !) et le mistral glacé que je perds. La pluie, donc, plus constante, la neige en février, quelques jours. Mais c'est de bonne guerre, je suis dans une pleine nature que je voulais revoir juste devant ma porte.



Aujourd'hui, oui,  j'en fais le constat un peu penaude, Soleil je suis ton esclave. Je ne peux pas lutter contre toi, je ne peux pas lutter sans toi.


2 commentaires:

colibri a dit…

Non, toi, la voyageuse, la déménageuse, tu capitules pour quelques rayons de plus ?!! Oui, oui, oui, du soleil, j'en veux aussi... mais seulement "plusieurs fois par jour", comme dans ma Bretagne secondaire, j'ai trop besoin de la mer, du climat maritime, de ces embruns, de la valse des verts et gris entre deux éclairies, ça fait de si beaux arcs-en-ciel ! Moi, c'est l'atmosphère plus continentale qui a eu ma peau... qui pique, qui pique dès qu'il faut trop chaud !!! Bisous,et savoure cette douce reddition... jusqu'à...

L;-) a dit…

je savoure mais ma peau aussi le soleil ne peut plus. mais je savoure.