Parfois les mots sont écoeurants. Ils entravent la tranchée. Ils ne s'aiment pas.
Parfois la vie est brève, un papier volant tenu d'une main.
Et tout s'éclaire quand ça suffit. Aucun besoin de bruit.
Tiens, hier, on m'a donné cinq kilos d'un raisin très spécial. Il a le goût du miel. Il colore en bleu tout ce qu'il touche alors qu'il est noir de prune dans mes bocaux.
Tiens ce matin pourquoi le soleil ne sort-il pas ? Les jours de fête en octobre sont ceux chauds. On se souvient des jours au jardin dans la chaleur tiède. C'est la chaleur douce que j'aime pas la brutale brûlante.
Dans le soleil d'octobre j'ai vu hier les arbres jaunes prendre d'assaut. Mon imagination. Une beauté du monde.
Pourtant hier dans sa chambre de la maison de retraite, l'amie ne sort plus de sa chambre. Je retournerai avec plus de temps lui faire revoir les feuilles qu'elle aimait, les arbres qu'elle connaissait, pour qu'elle n'oublie pas qu'elle est de ce monde.
Pour nous, les vivants du dehors, il parait terne et triste de ne plus être au monde vivant, de se contenter d'un lit et de quelques pas dans un couloir. Finalement je comprends. Ce retrait peut faire partie du vivre, du vivre lent, ne dis pas replié, ne dis pas perdu, ne dis pas fermé. On a l'ouverture qu'on peut au moment où l'on peut et je ne veux plus en juger.
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