S'arrêter dans son élan, s'avouer vaincu, se connaître, ne pas vouloir forcer.
Ce midi j'ai fait demi tour. A Lyon, à la gare de la Part Dieu.
J'avais tout organisé pour ne pas, ne jamais, avoir à m'y arrêter trop longtemps. Avoir une correspondance entre deux trains qui ne me laisse pas de temps libre.
Le contraire de l'ordinaire. Le contraire de mes passages à Paris, par exemple, où j'aime prendre le temps entre deux gares. Cela me fait du bien.
Un jour je suis même partie en Nouvelle Calédonie en choisissant un vol avec un maximum d'escales, pour le plaisir. Je devais rester dans les aéroports, quelques heures, mais j'étais ravie.
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Un jour je suis même partie en Nouvelle Calédonie en choisissant un vol avec un maximum d'escales, pour le plaisir. Je devais rester dans les aéroports, quelques heures, mais j'étais ravie.
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Mais Lyon, non. Je l'ai écrit tant de fois, et ici et dans une Plume d'oiseau ailleurs, je ne vais pas bredouiller encore. Mais Lyon, non. Je suis restée déplumée un printemps de mai, il y a plus de quinze ans. Je suis restée à poil de moi, là, et je ne veux pas, plus jamais y trainer.
Rien à voir dans cette gare moche, rien à trainer que du moche. Donc j'avais tout prévu mais pas ce retard de train, et l'attente de trois heures qui s'en découlerait.
Alors j'ai fait demi tour. Sur moi même, direction rapatriement.
Tant pis.
Sans doute autrefois je ne faisais pas cela. J'allais comme un petit soldat. Portant bagages et courage. Sans demi-tourner, sans rebrousser. Non.
Maintenant, oui. Je rebrousse dans ma brousse, mes coupe-coupes sont-ils émoussés ? Ma fragilité a-t-elle pris le volant ?
Mon chez moi est-il à la fois mon refuge et ma prison ?
12 commentaires:
"Ma fragilité a-t-elle pris le volant ?" Peut-être, mais pourquoi pas ? Je me dis que c'est une bonne chose de se protéger, de savoir faire demi-tour, surtout en toute conscience puisque tu sais ce que tu ne veux pas ressentir. Et si finalement c'était plutôt un sage courage ?
(Un récit qui résonne ! Moi ce serait plutôt la gare d'Avignon) ;-))
Moi non plus je n'aime plus me retrouver dans une gare....
Est-ce l'âge qui me rend plus craintive ?? ou l'étourdissement des foules et des haut parleurs ????
Par contre...ma porte est ouverte et je suis toujours ravie d'avoir des visites....
aujourd'hui, jour tordu..je pourrais signer ....
Toticoline
C'est à l'attente que tu as fait faire demi-tour. C'est elle que tu ne veux plus/pas. Mais où allais-tu? Il faut du courage pour dire non à l'attente et pour dire non à l'arrivée.
Rebrousser et repousser.
Merci les voyageuses de blogues.
Je sais la peur, une angoisse que j'ai eue. Pour un essai qui sera transformé plus tard peut être bientôt.
Où j'allais c'est la question. Vers des amis perdus qui ont un regard tendre mais lourd sur moi, pointilleux. En passant pas une ville que je repousse depuis 15 ans.
Alors,pas fière la fille...pô capable.
rectif :
En passant "pas"...= en passant "par" une ville
Pas à pas
Pas du tout
Pas moi
J'aime ces redresseurs de syntaxe, ils sont beaux à voir dans le livrée circadienne rouge à brandebourgs. Nous avons tous be soin de passer par leur savoir encyclopédique.
Ils sont l'avenir en route.
J'aime bien ton billet.
Roger
Si au moins ma p'tite lettre a réchauffé ton humeur...
Merci à vous
Oui JDV, t'a lettre était bien tombée...!!
Roger
" redresseurs de syntaxe....avenir en route"...
euh tu me ferais une essplication de texte, siouplé, ?? je ne suis pas sûre de te lire à point.
Bises
Avec mon pseudo, je ne peux pas nier que j'aime les gares, au contraire, j'adore y trainer. Toutefois un évènement, d'autrefois, un mauvais souvenir peuvent engendrer la fuite d'un lieu que l'on ne peut plus voir ou en avoir peur.
ben ca alors, la Part-Dieu etant la gare ou j'arrive pour mes retours qui n'en sont point...alors, si jamais je dois te rencontrer, ca va etre quelle gare?
sprite
Sprite , tu finiras par me rencontrer, anyway, any how
Train train en musik, oui tu raison !!....
Merci à vous nouveaux lecteurs, je vous accueille avec joie
j'y compte bien
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