La piscine, qu'elle soit couverte ou en extérieur comme ici en été, avec une vue sur les contreforts du Vercors, la piscine est une drôle de bête.
Je déteste y aller, au départ. Je n'ai qu'une envie c'est de faire marche arrière comme un chat qu'on veut faire entrer dans une boîte de transport.
Je prépare tout, mon sac est prêt, parfois mon maillot est sur moi pour être plus vite dans l'eau claire sous le ciel, alors que non, je ne veux pas y aller. Je déteste.
Poussée et obligée par je ne sais quelle autorité hors de mon cerveau, je tente de me laisser aller à la paresse, de mollir, j'empile les arguments pour ne PAS y aller. Souvent l'Homme poisson-nageur est à côté de moi, qui s'en fout, qui nage chaque jour et qui y va, c'est mécanique.
Alors j'y vais, avec ma propre voiture pour en partir plus vite et quand je veux.
Une fois en route, c'est foutu. Je finis par entrer dans le truc, et me retrouver mouillée et glacée dans une eau parfois très froide, surtout à l'intérieur, en piscine couverte en hiver, on dirait qu'ils font exprès. Un truc de maso.
Alors bon ben faut y aller et nager dare dare pour ne pas finir en surgelé à poil. Et nage et nage, et pense, défilent les pensées, les idées, et nage et respire et crawl et brasse coulée et desfois j'enlève les lunettes pour mieux voir cette planète aquatique curieuse. Ce midi on était deux dans le bassin. Ah ça j'adore, quand même...
Je nage jusqu'à trouver une bonne raison pour sortir, après avoir fait des longueurs et des longueurs, que je ne compte pas, faut pas déconner. Sortir est un bon moment, se sécher vite, se rhabiller dans des mini cabines, je veux aller vite et me barrer de ce lieu de masochistes mammifères. Sortir de l'endroit est une libération. Un soulagement et tout doucement, mon cerveau s'évapore, s'endort, s'étincelle et je rentre chez moi totalement libérée de mauvais tourments, de boules de nerfs, de soucis sans intérêts. Je rentre chez moi, je bois, je grignote et je me sens comme un bébé qui sort du bain, béat et nunuche, heureux de tout, tout mou, tout chaud, raplapla et parfois plein de joie et d'envies.
La piscine, ce truc de maso qui gagne à chaque fois, totalement antidépresseur. Me mate, me dame le point, me roule dans la farine à chaque fois. Plus forte que moi.
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