Je continue de lire des nouvelles de Murakami, prénom Haruki, il faut que je précise le prénom à chaque fois car on vient de m'offrir un livre d'un autre Murakami.
Certaines sont sans grande envergure, d'autres plus intrigantes. Hier le narrateur se réconcilie avec sa soeur longtemps après une brouille familiale. Cela pointe un moment de sa vie où il peut être au grand jour, lui même. Sa soeur attendait d'aller bien pour le recontacter et cela n'est jamais arrivé, son cancer allait de mal en pis. Ne sachant rien de sa santé, le frère lui téléphone justement la veille d'une hospitalisation.
Le récit se termine sur des pensées concernant les coincidences, tout le texte est consacré au hasard qui parle.
Bien avant le jour, je ne peux me rendormir. Je pense à une nièce de ma mère, je vais lui écrire. Elle était censée ne pas m'oublier et poser sur le papier leurs souvenirs, pour moi. Je le lui avais demandé, elle semblait émue de cette demande. Mais est-ce trop demander ? Je me rends compte qu'elle n'a pas ma nouvelle adresse. J'ai très peu envoyé de cartes de voeux l'année dernière, c'est pourtant l'année où j'ai aussi déménagé, en juin, et la réexpédition du courrier s'arrêtait en décembre. Dorénavant, qui n'a pas mon adresse ne peut plus me joindre. Février de l'année du dragon, et en prime j'ai fait du tri dans mes anciens contacts, un tri drastique, sans l'avoir prémédité, au contraire. De quoi avons nous la maîtrise finalement ?
Je viens aussi de recontacter deux personnes chères, par lettre, et bien sûr silence radio. Il m'est impossible d'interpréter le silence sauf quand il vient de moi, et encore...il oscille de façon ambigüe, jamais sûr de bien faire. Il fait comme il peut.
Ce matin au lever du soleil je change de place les tables du bureau. J'écris maintenant à l'ordinateur face aux fenêtres plein sud. L'arbre, encore nu, des maisons, la montagne à gauche. Les oiseaux se posent sur les branches de cet arbre, à deux mètres de mon nez. La cloche de l'église sonne, juste à distance, un écho ouaté et agréable.
Se trame comme une corde à sauter qui me parle, des débuts de textes, des commencements de roman. Sans encore savoir si je suis capable de créer un personnage et son histoire ou si c'est le Je qui l'emporte. L'imaginaire doit s'inviter, il ne peut en être autrement. Alors valse la corde et je saute dedans à petites goulées. J'entrevois des passes dans mes murailles.
Il fait un franc soleil givré ce matin. On y prend de l'altitude. De ces journées où l'on passe du givre blanc sur l'herbe aux après-midi claires qui font rougir les joues. Des journées pimentées, exotiques, où deux saisons s'installent au même endroit, printemps et hiver. Se saluent, se respectent, se laissent du temps, de la place. L'hiver dans le lit, pousse les volets. Le printemps livrera son soleil, chaleur à domicile, sortira dehors, fera sécher du linge sur le fil, boira un thé dans mon fauteuil. Attendra qu'hiver revienne du travail avant le soir, c'est lui qui bordera les couvertures. La nuit les étoiles sont des Cendrillon en paillettes, il faut les mériter pour les voir, être dehors quand tout le monde est dedans.
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2 commentaires:
oui tu es capable !!
capable de faire l'hiver et le printemps ? de passer les murailles ? de cendrilloner avec les étoiles ?
ah Ha !
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