13 nov. 2020

Jamais la même à chaque fois

 

 

 

 
 
 
 
  
 
 
 



Un jour une amie m'a donné des tas de cartes, prospectus, modèles possibles pour peindre, ou coller.

Dans le lot je remarque une peinture. Une femme couchée, elle tient un plat rempli de fruits.

J'aime bien avoir un modèle, parfois, surtout pour positionner un corps, ou créer un visage qui se tienne un peu.

 

Ainsi a commencé la série de la femme couchée, la femme à l'oiseau, car la coupe de fruits, non, je ne l'ai pas adoptée.

 

L'idée d'un fond spécial a vite émergé. Je prends un papier ou un carton, j'y colle quelque chose ou je peins des couleurs, puis je pose dessus du papier de soie, blanc. Ensuite, c'est selon. Je fais une esquisse du corps et du visage et ensuite je bidouille pas mal. Je prends des pastels trop épais, ou un pinceau épais aussi, pour faire quelque chose de précis, de fin. Je rature, refais, re bidouille, mais sans changer les matériaux. C'est souvent que je me vois entrain de patouiller sur un travail avec du matos non approprié qui m'alourdit la tâche, mais que je ne veux pas changer. Cela doit être une thérapie, une façon de conjurer quelquechose

Selon les fois, je prends de l'encre, de la peinture, du pastel, au feeling. Les choses se mêlent, parfois je termine au feutre.

Je m'amuse de constater, après-coup, combien ces femmes dégagent des impressions diverses. Car je pense à quelqu'un quand je les crée, je pense au moment où je lui offrirai. Chose rare, une seule sur les trois est partie au courrier. Les deux autres ont été données en personne.

Chose unique aussi, une de ces peintures a été un genre de commande, une amie ayant vu les deux premières m'a dit combien elle serait heureuse d'en avoir une. Chose faite aujourd'hui. Plaisir partagé et exprimé.

Chose curieuse et troublante, le mois dernier le cadeau-peinture était sur un lit, chez moi, avec d'autres présents pour une amie accueillie. Elle n'a rien dit. C'est le lendemain que j'ai surpris une conversation, une phrase adressée à quelqu'un d'autre chez moi, qui disait sa joie. J'étais très contente. Je n'ai donc rien dit moi aussi, puisqu'on ne m'avait rien dit à moi. C'est drôle, non ? Cela m'a émue d'autant plus.

 Cette femme à l'oiseau est particulière. Elle est inaccessible et intemporelle, multiple. Insolite et rêveuse, elle se laisse à peine peindre, me glisse des mains, se capture un moment puis disparait.

Il y aura d'autres femmes à l'oiseau. Je suis curieuse, déjà, de rencontrer la prochaine.



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