Dans le carnet-cahier de mes angoisses rien, des visages peints, des taches de couleurs sur une page à petits carreaux.
Dans le cahier de mes angoisses, bien couvert et décoré, j'ouvre, hier matin, la page emplie taches.
Je prends deux tubes d'huile, de vieux tubes qu'une amie m'a donnés, qu'elle a récupérés auprès d'une autre personne dont la mère était artiste. Que faire du matériel quand on vide une maison ?
A l'école d'art, nous avions eu, il y a quatre ans, un don d'une femme qui vendait la maison de sa mère artiste décédée. Des cartons de grenier, du matériel ancien, des tonnes de merveilles qu'on a toutes gardées.
Parmi ces tubes qui ont connu une autre vie, une autre personne, je prends le bleu et le vert.
Avec mes doigts je les étale sur la page à petits carreaux, durant le petit déjeuner dans mon atelier, sur le fauteuil en osier.
Auparavant j'ai esquissé un oiseau.
Je l'entoure de peinture.
Je n'écris rien sur "le cahier de mes angoisses".
Je croyais mais non, c'est gribouiller qu'il me faut. Je ne sais même pas si je mettrai des mots.
C'est dans le geste vacant, confus, spontané, que mon intérieur se dilue.
Ce matin je me suis réveillée dormant sur le côté, recroquevillée. Enserrant des rêves tordus, profonds, saisissants. J'ai rêvé de ceux qu'on quitte. Qu'on repousse. Qu'on évite. Ils tombaient et voulaient me voir. Un rêve prétentieux, sans doute, qui m'a broyé le cou. Je suis maintenant réveillée, debout, avec une petite douleur à la base de la nuque.
Hier je me suis vue un peu voûtée, passant devant la baie vitrée.
Toujours penser à se redresser.
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