Changer de nid, la ritournelle
La tortue légère et ses ailes foulent l'herbe de son jardin
Chaque jour l'aujourd'hui
Qu'est ce qui que quoi quelle ?
Le où les pourquoi les comment ont rendu leurs âmes
Les tourments s'abattent comme le vent
Droit devant frôle la gourmandise d'aimer sans rien chercher
Autrefois les nids je les construisais.
De mes mains j'en ai bâti un qui voletait tout seul et a résisté à tout.
Ami des mésanges. Amies.
Aujourd'hui dans les haies tortuesques longtemps sauvageonnes, les nids sont installés
Ils ne m'ont pas attendue. Personne n'attend.
Ils se sont remplis. La vie y éclate et pépille.
Ils sont trois non ? Combien tu en vois ?
Je coupais des branches sans réfléchir quand j'ai vu l'oeil de leur mère. Droit sur moi, assise sur sa demeure.
Tortue légère n'était pas fière...Depuis chaque jour elle lui parle et s'excuse, lui supplie de la pardonner et de continuer sa vie sans craindre. On dirait que les choses tournent rond. De toutes façons, ils sont là, elle doit tenir, affirmer sa place quelque soit l'humain qui en douterait. La merlette est chez elle, je ne fais que passer.
Je ne me considère pas chez moi, cela ne m'intéresse pas. Je veux être un moment. Habiter, rêver dedans et dehors, caresser le jardin, ne pas trop le formater. Colorer les murs, les amuser. D'autres viendront derrière moi et je pense aussi à ceux qui ont ici habité et vieilli.
La maison reste, nous en sommes les voyageurs.